Catastrophes naturelles : la facture des assureurs pourrait doubler d’ici 2040
La facture des dégâts provoqués par les catastrophes naturelles en France devrait atteindre 92 Md€ pour les assureurs sur la période 2014-2039, selon les projections de l’Association française de l’assurance (FFSA-Gema, Afa). Un montant près de deux fois supérieur au coût enregistré entre 1988 et 2013.

Le réchauffement climatique n’est pas qu’une préoccupation diplomatique. Loin de là. Alors que se tient depuis lundi la COP21, la grande conférence pour le climat, l’Association française de l’assurance (FFSA-Gema, Afa), publie un rapport sur l’estimation du coût des aléas naturels (tempête, inondations, submersion marine, sécheresse) sur les 25 prochaines années. Les résultats sont éloquents. Entre 2014 et 2039, les indemnisations versées par les assureurs devraient s’élever à 92 Md€ contre 48 Md€ sur la période 1988-2013. Soit un coût supplémentaire de 44 Md€ (en euros constants).
Climat, richesse et aménagement du territoire
Dans cette projection, le changement climatique constituerait le deuxième facteur inflationniste à hauteur de 13 Md€, juste derrière l’élévation de la richesse globale du pays mesurée à 19 Md€ (densité et valeur moyenne des logements, des entreprises et des collectivités territoriales).
A noter que l’aménagement du territoire défavorable, marqué par la concentration des richesses et donc des risques sur une même zone, constitue la troisième cause d’augmentation des dégâts pour près de 8 Md€, dont 60% exposé à l'inondation.
Les inondations : premier péril naturel des 25 prochaines années
C’est l’un des principaux enseignements de l’étude de l’Afa. Si « les périodes de retour des inondations majeures resteront quasi-stables » sur la période, l’étude conclut toutefois à une progression de 104% des indemnisations versées par les assureurs soit un montant de 34 Md€ contre 16 Md€ entre 1988 et 2013. En cause : la répartition inégale de la croissance sur le territoire, susceptible d’accentuer la vulnérabilité globale du pays.
A cette estimation s’ajoutent 4 Md€ liés au seul risque de submersion marine dont l’émergence est, à la différence des inondations, étroitement corrélée au réchauffement climatique. Les effets économiques indirects de l’élévation du niveau de la mer, qui se traduira dans certaines zones par des déplacements de logements ou d’activités ne sont toutefois pas pris en compte dans l’étude.
Les tempêtes : incertitudes sur les effets du changement climatique
A la différence de l’inondation ou la submersion marine, la projection du coût des tempêtes est un exercice délicat au plan méthodologique. Les modèles ne concluent pas à une corrélation entre l'indicateur retenu (la vitesse maximale des vents enregistrée pendant 10 minutes) et la fréquence des tempêtes sur les 25 dernières années.
C’est pourquoi les auteurs de l’étude ont décidé de neutraliser le facteur changement climatique dans ses calculs. Dans ces conditions, le montant lié aux tempêtes pourrait atteindre 33 Md€ d’ici 2040.
Le coût de la sécheresse multiplié par 3 !
La sécheresse constitue, sans nul doute, le péril le plus exposé au changement climatique. La facture globale cumulée devrait tripler d’ici 25 ans, de 8 Md€ à 21 Md€, dont 60% lié au réchauffement. La période de retour d’une sécheresse de l’ampleur de celle de 2003 passerait de 20 ans en moyenne à 11 ans ! Le climatologue, Jean Jouzel, s’est montré plus alarmiste encore lors de la 7e conférence internationale de la FFSA, fin novembre : « Un été caniculaire tel que la France l’a connu en 2003 pourrait revenir tous les 4 ans dans une trajectoire à 2°C, tous les 2 ans dans un monde à +3°C voire tous les ans dans un monde à +4°C », avait-il déclaré devant les assureurs.
Consulter ci-dessous l'étude de l'Afa sur le changement climatique et l'assurance à horizon 2040 :
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