Convention du SNIA : l'inspection passe à l'action

Révolution numérique, contraintes réglementaires, nouvelles méthodes de management ... Depuis plusieurs mois déjà, l’assurance est confrontée à des changements majeurs qui ont eu un impact sur les métiers. Loin d’être épargnée par ces évolutions, l’inspection a décidé de faire entendre sa voix auprès des directions des compagnies d’assurance. Du 27 au 29 septembre prochains, le Syndicat national des inspecteurs d’assurance (SNIA) organise la Convention 2017 des métiers de l’inspection, à Juan-les-Pins (06). Un événement auquel participeront de nombreux directeurs de la distribution du monde de l’assurance, mais également Jacques de Peretti (PDG d’Axa France), Jean-Laurent Granier (PDG de Generali France) et Jacques Richier (PDG d’Allianz France). Francky Vincent et Ludovic Mallet, respectivement président et secrétaire général du SNIA, expliquent pourquoi l’inspection demeure aujourd’hui, à leurs yeux le « chaînon indispensable au bon fonctionnement des entreprises de l’assurance ».

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Convention du SNIA : l'inspection passe à l'action
Francky Vincent, président du SNIA

Argus de l'Assurance : Quelle est la particularité de cette Convention 2017 des métiers de l’inspection ?

Francky Vincent - Pour la première fois, nous avons décidé d’ouvrir cet événement à tous les inspecteurs du monde de l’assurance, adhérents ou non. Nous ne voulions pas organiser un rassemblement syndicalo-syndicaliste. Alors que notre profession est confrontée à de nombreuses évolutions, notre ambition est de montrer que le SNIA – seule organisation syndicale spécifique à l’inspection – défend l’intérêt de tous les inspecteurs. À ce jour, plus de 500 inspecteurs ont confirmé leur présence.

Le SNIA fêtera ses 90 ans l’an prochain. Pourquoi avoir voulu organiser un tel événement dès cette année ?

Ludovic Mallet - Les réformes du Code du travail annoncées par le nouveau gouvernement, mais aussi les mouvements des taux obligataires, ainsi que l’entrée en application de la Directive sur la distribution d’assurance (DDA) en février 2018 ne seront pas sans conséquence sur les méthodes de vente, les rémunérations et la formation. Les inspecteurs vont forcément être touchés au cours des prochains mois par ces contraintes réglementaires.

F. V. - Le digital, mais aussi l’évolution des méthodes de management – avec davantage de participatif et moins de pyramidal – ont également des impacts sur nos métiers. Dans ce contexte, le SNIA entend être acteur et non spectateur des changements actuels. Beaucoup de compagnies d’assurance ont, en outre, modifié leur Top management au cours des derniers mois, et les nouvelles directions sont en train de mettre en place leur future stratégie. C’est maintenant que nous devons agir et non dans un an. Les réflexions portées lors de la convention se concentreront donc essentiellement sur l’avenir de l’assurance et sur celui des métiers de l’inspection.

Le poids du SNIA

Le Syndicat national des inspecteurs d’assurance (SNIA) CFE-CGC est la première organisation représentative de la catégorie. Elle revendique 1 900 adhérents, soit, près d’un tiers des 6 120 inspecteurs répertoriés. Son objectif : passer la barre des 2 000 membres en 2018.

Vos travaux portent-ils aussi sur la défense de la convention collective nationale de l’inspection (CCNI) ?

L. M. - La branche de l’assurance s’appuie aujourd’hui sur quatre conventions collectives. Celle des échelons intermédiaires des ­services extérieurs de production de 1967, celle des producteurs salariés de base des services extérieurs de production de 1972, celle des personnels administratifs de 1992 et celle de l’inspection d’assurance de 1992. Or, dans le cadre du chantier de restructuration des branches professionnelles entamé par le précédent gouvernement, certaines organisations syndicales – et peut-être même la direction générale du travail – poussent pour que le nombre des conventions collectives soit réduit par la même occasion. Comme les conventions de 1967 et 1972 pourraient potentiellement être concernées par cette réforme, la menace de fusion des quatre conventions de la branche de l’assurance est réelle. Il va de soi que la Fédération CFE-CGC dans son ensemble est, et restera, vigilante quant au fonctionnement et à l’application des conventions existantes.

Quels seraient les effets de la disparition de la CCNI ?

F. V. - Il y a très peu de chances pour que cela arrive. Lors d’une réunion de branche organisée avant l’été, la CFE-CGC, mais aussi FO, la CGT et la CFTC se sont positionnés pour le maintien des conventions collectives de l’assurance. Par ailleurs, je ne suis pas convaincu que nos ­entreprises verraient d’un bon œil cette fusion, puisque dans un tel scénario, d’importantes négociations avec l’ensemble des ­organisations syndicales seraient à prévoir. Or, il y a actuellement tant de sujets à traiter de façon immédiate que les dispersions dans les relations sociales ne me semblent pas opportunes.

L’inspecteur, animateur de la distribution

Dans l’industrie de l’assurance, les inspecteurs sont chargés d’animer les réseaux commerciaux. Suivant les entreprises, il peut s’agir de réseaux salariés et/ou de réseaux d’intermédiaires, agents généraux ou courtiers.

L. M. - Nous avons ­récemment rencontré Jacques de Peretti (PDG d’Axa France), Jean-Laurent ­Granier (PDG de Generali France) et Jacques Richier (PDG d’Allianz France). Tous perçoivent le SNIA comme un interlocuteur important. Pour rappel, l’article 17B de notre convention collective ­insiste sur l’obligation de mettre en place des concertations entre l’inspection et sa direction. Nous dépendons donc aujourd’hui d’une convention où il existe un dialogue direct entre l’enca­drement commercial et les dirigeants d’entreprise. C’est un atout, puisque nous pouvons parler stratégie de marché et objectifs avec les dirigeants, qui de leur côté, peuvent vérifier auprès de nous certaines informations. À une époque où la concertation est un élément impor­tant du dialogue social, il ­serait contradictoire de se priver d’un tel outil qui permet à nos dirigeants de connaître les ­remontées terrain par les professionnels qui sont au contact à la fois des réseaux et des clients.

Comment voyez-vous la transformation du métier d’inspecteur dans les années à venir ?

F. V. - La révolution digitale et l’Intelligence artificielle vont ­clairement faire évoluer les ­métiers de l’inspection. De nouvelles fonctions vont notamment apparaître. Notre rôle est d’anticiper ces transformations et de proposer des solutions. De fait, si l’objectif du SNIA est aujour­d’hui de faire prendre conscience à nos collègues des changements qui vont arriver, notre mission consiste aussi à demander aux entreprises qu’elles nous appor­tent des garanties en termes de formation, d’employabilité et de montée en compétences de nos inspecteurs. Il ne faut pas oublier que l’inspection reste le relais stratégique de l’entreprise sur le terrain.

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