Établissements financiers : Un exercice mouvementé pour les courtiers des banques
S. T.
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S. T.
Les deux appels d'offres majeurs organisés au cours de l'année passée, par BNP Paribas et Crédit agricole SA, ont animé le marché des risques bancaires et donné lieu globalement à une diversification des partenariats avec le courtage. Un élargissement de l'éventail des partenaires courtiers favorable à Gras Savoye et à Aon, même si le leadership de Marsh sur le courtage des risques propres des banques (globale, RC professionnelle, RC exploitation) reste de mise. Le département FinPro de Marsh, dirigé par Robert Haury, reste ainsi à la barre de la plupart des programmes majeurs des établissements bancaires français.
Toutefois, Aon s'est vu confier la RC des mandataires sociaux (RCMS) et les lignes financières de BNP Paribas, jusque-là gérées par Marsh. Et pour Gras Savoye, traditionnellement présent auprès des banques dans le cadre de l'assurance de leurs clients, 2010 signe le grand retour sur les risques propres des établissements financiers. « Au cours d'un exercice particulièrement actif, Gras Savoye enregistre de beaux succès », confirme Marie Bazetoux, coresponsable de la direction des institutions financières et de l'ingénierie de distribution. Outre dommages et flottes, Crédit agricole SA confie ainsi à Gras Savoye deux de ses programmes majeurs : perte d'activité bancaire et RC exploitation. « Le portefeuille et les relations avec les courtiers sont plus équilibrés après cette redistribution des programmes d'assurance du groupe », note son risk-manager.
Au-delà de ces mises en concurrence « normales », ce sont deux opérations « atypiques » de croissance externe qui ont animé le marché. Et, comme souvent en matière d'acquisition, ce sont les courtiers d'origine anglo-saxonne, qui emportent les affaires. C'est l'une des grandes forces d'Aon comme de Marsh que d'avoir su, à travers les années, acquérir portefeuilles et cabinets pour se renforcer dans l'Hexagone.
Un gros lot pour Aon
Ainsi, la mise en concurrence opérée par le groupe BPCE s'est-elle accompagnée de la cession de l'autocourtier (GCE courtage) de l'établissement. Et c'est Aon qui emporte la mise et se retrouve pour au moins cinq ans à la tête des principaux programmes d'assurances corporate du géant bancaire, né du rapprochement des groupes Banque populaire et Caisse d'épargne. « Pour Aon, l'année 2010 est marquée par de belles victoires, telles que BPCE, Sodexo, Alcan EP et Vinci autoroutes », se félicite son directeur général, Laurent Belhout. Et si Natixis n'a pas encore rejoint ce mouvement, son appartenance capitalistique au groupe BPCE laisse augurer de probables changements dans les mois à venir. Déjà, Marsh n'est plus seul à bord, une partie des programmes dommages de l'établissement étant confiée à Aon.
Une transparence nettement améliorée
L'autre acquisition marquante pour le courtage des établissements financiers en 2010 est moins franco-française. Elle a toutefois des incidences sur le marché hexagonal. Il s'agit de la reprise par Marsh de la structure internationale de courtage de HSBC. Le résultat ne s'est pas fait attendre, puisque les programmes d'assurance de HSBC France passent du portefeuille de Verspieren à celui du repreneur. Du côté des assureurs et en dépit d'une stratégie inchangée du groupe Axa qui, depuis trois ans maintenant, se désengage de l'assurance des banques, « les renouvellements 2010-2011 se sont déroulés sans les tensions perceptibles ces deux dernières années. Le niveau élevé de capacités disponibles et l'appétit recouvré des assureurs y ont contribué », explique Marie Bazetoux, chez Gras Savoye.
Ainsi, les risk managers des banques qui ont répondu à notre enquête constatent une stagnation, et même, pour certains, une baisse des primes RC en 2011. Après deux années de fortes tensions et de hausses tarifaires, cet assouplissement est bienvenu. Il s'explique tant par l'appétit retrouvé des porteurs de risques que par l'information transmise par les banques sur leurs risques. « Les grands appels d'offres organisés en 2010 sont exemplaires du niveau auquel les banques sont parvenues dans l'appréhension de leurs risques, ainsi que dans leur volonté de transparence à l'égard des assureurs », conclut Marie Bazetoux.
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