FNMF, une structure en évolution
Le conventionnement hospitalier
Ce dispositif, qui doit apporter aux adhérents des mutuelles la garantie de soins hospitaliers de qualité à des tarifs maîtrisés et en leur faisant bénéficier du tiers payant, est devenu l'un des projets phares de la FNMF. Elle le déploie actuellement à titre expérimental dans trois régions (Franche-Comté, Île-de-France et Nord-Pas-de-Calais). Quatre autres régions doivent suivre avant une généralisation au cours de l'année 2012.
Surtout, une centaine de mutuelles, représentant plus de 70% des adhérents mutualistes, participent déjà au dispositif. « Nous offrons donc aux professionnels une clientèle suffisamment importante pour négocier dans des conditions satisfaisantes », souligne le président de la FNMF, Étienne Caniard. Comme pour les réseaux optiques ou dentaires, c'est en effet le nombre qui fait la force.
Le projet est relayé par les unions régionales de la FNMF. « Nous négocions d'abord le coût de la chambre particulière. C'est extrêmement important, non seulement dans le privé, mais aussi dans le public, puisque l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris facture facture ses propres tarifs de chambres particulières », explique Nora Tréhel, la présidente de la Mutualité française Île-de-France (Mufif). « Mais l'accès aux soins nécessiterait aussi d'agir sur les dérives en matière de dépassements tarifaires des soins », ajoute-t-elle.
La réflexion sur les SSAM
Après le difficile sauvetage de la Fédération mutualiste parisienne (FMP) et alors qu'un dossier similaire survient à Marseille, où le Grand Conseil de la mutualité (onze centres de soins, une clinique) s'est déclaré, le 8 novembre, en cessation de paiement, le constat d'un retard d'adaptation s'impose aux dirigeants mutualistes.
Les quelque 2 500 services de soins et d'accompagnement mutualistes (SSAM, cliniques, centres de soins, établissements divers, magasins d'optique et d'audition) sont la spécificité du mouvement mutualiste et l'un de ses atouts.
Ils sont aussi son talon d'Achille, car bon nombre d'entre eux restent déficitaires ou souffrent d'un équilibre économique précaire. « Si la Mutualité veut être considérée comme un acteur qui apporte des solutions, celles-ci doivent être économiquement et durablement viables. Aujourd'hui, beaucoup de SSAM justifient leur déséquilibre économique par la réponse sociale qu'ils apportent », affirme Étienne Caniard. Il fait le « pari » d'apporter la même réponse sociale dans des conditions économiques plus satisfaisantes.
En matière d'hospitalisation, la FNMF devra se donner les moyens financiers idoines. Le même enjeu vaut pour les établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), qui ne doivent pas être réservés aux seules personnes solvables. Tout ce qui touche à la médecine de premier recours est aussi une priorité, mais des restructurations sont inévitables.
Elles pourraient concerner les services qui ne répondent plus véritablement à un besoin social - par exemple, les pharmacies - et ceux qui demeureraient structurellement déficitaires. Toutefois, des abandons d'activités n'interviendront qu'en « toute dernière extrémité », insiste le président de la FNMF.
PSM bascule sur Internet
Lancé après le congrès de 2006, Priorité Santé mutualiste (PSM), le service d'accompagnement et d'orientation des adhérents dans le système de santé, a connu un demi-succès. Certains étaient réticents sur le fond, d'autres sur sa forme très centralisée.
Parmi les seconds figuraient notamment ceux qui, comme la Mutuelle générale avec Ligne claire - en commun avec la Mutuelle nationale des hospitaliers (MNH) et la Mutuelle nationale territoriale (MNT) -, disposaient déjà d'une plate-forme d'information sur la santé et les démarches sociales. Cette année, Priorité Santé mutualiste a connu un double tournant. D'une part, il a basculé sur Internet, avec, notamment, la création d'un site grand public. D'autre part, son usage a été relancé par la possibilité d'un accès direct via les mutuelles.
Cette évolution a été plutôt appréciée : « Maintenant que les contraintes centralisatrices sont levées, nous reviendrons volontiers dans Priorité Santé mutualiste », déclare Patrick Sagon, président de la Mutuelle générale. La transformation de PSM ne sera achevée qu'en 2013, mais, au siège de la fédération, on suit de près la réappropriation de cet outil par les mutuelles.
UNE VOIX ALTERNATIVELa FNIM ou le mutualisme en version libérale
- Ultramajoritaire, la FNMF n'est pas seule à porter la voix des mutuelles. La Fédération nationale indépendante des mutuelles (Fnim) veut défendre les couleurs des petites mutuelles qui résistent au mouvement de concentration du secteur. Forte d'une trentaine d'adhérentes pour 1,5 million de personnes protégées, elle compte renforcer ses troupes en affichant une sensibilité plus libérale que sa grande soeur. Si elle a aussi lancé une pétition contre le relèvement de la taxe spéciale sur les conventions d'assurance (TSCA), elle s'est, en revanche, prononcée en faveur du secteur optionnel, qu'elle aurait signé si elle avait été en situation de le faire. Et le conventionnement n'est pas à l'ordre du jour. En juillet, elle a regretté, au nom de la liberté de choix du praticien, l'autorisation de moduler les remboursements accordée par la loi « Fourcade » - une disposition retoquée par le Conseil constitutionnel début août.
LES PARITAIRES EN EMBUSCADEAG2R-La Mondiale chipe Toulouse mutualité à Humanis
- C'est un signe de l'intérêt croissant des groupes paritaires pour les mutuelles, et peut-être le premier épisode d'un futur mercato. Radiance Sud, une mutuelle de l'union Radiance, adossée au groupe paritaire Humanis, a décidé de reprendre sa précédente dénomination de Toulouse mutualité et d'adhérer à AGMut, l'union mutualiste d'AG2R-La Mondiale. Le directeur des activités mutualistes de ce dernier, Serge Toniet, explique que son groupe a radicalement transformé la gouvernance de son pôle mutualiste, avec la mise en place d'un modèle proposant différents degrés d'intégration. « Nous avons l'ambition de développer fortement le poids de notre pôle mutualiste d'ici à 2014 et de convaincre un panel d'une cinquantaine de mutuelles allant de 25 à 250 ME d'activité. » Le groupe paritaire prône une synergie essentiellement commerciale et opérationnelle avec les mutuelles. Il ne se mêle pas de « politique » mutualiste : certaines de ses mutuelles sont à la FNMF, d'autres à la Fédération nationale indépendante des mutuelles, tandis que quelques-unes n'ont rejoint aucune fédération.
Base des organismes d'assurance
AbonnésRetrouvez les informations complètes, les risques couverts et les dirigeants de plus de 850 organismes d’assurance
Je consulte la baseFNMF, une structure en évolution
Tous les champs sont obligatoires
0Commentaire
RéagirPARCOURIR LE DOSSIER