Formation : le match des Executive MBA dédiés à l'assurance
Depuis le début de l’année 2016, le Centre des Hautes études d'assurances, en partenariat avec l'université Paris-Daupine, et l'Ecole supérieure de commerce de Paris, en partenariat avec le Cnam-Enass, proposent une formation d’excellence à destination des hauts potentiels et des dirigeants de l’assurance. Chacune dispose d’atouts pour séduire les candidats.

Il y a deux ans, aucun Executive MBA «d’excellence» n’existait dans l’assurance. Aujourd’hui, le secteur en compte deux. D’un côté, le Centre des hautes études d’assurances (CHEA), devenu Executive MBA lorsqu’il a rejoint l’Université Paris-Dauphine fin 2013 (voir l’Argus de l’assurance n° 7340). De l’autre, l’Executive MBA, «majeure» assurance de l’École supérieure de commerce de Paris (ESCP Europe) lancé avec le Cnam-Enass (École nationale d’assurances), le 25 janvier.
Même objectif, positionnement différent
Sur le papier, les deux formations affichent le même objectif. «Le CHEA propose un programme d’excellence qui s’adresse aux cadres à haut potentiel pour les préparer à diriger des entreprises d’assurances», indique le site internet de l’Université Paris-Dauphine. «Le Cnam-Enass et l’ESCP Europe nouent un partenariat afin de permettre à des managers du secteur des assurances de se former au plus haut niveau pour devenir des dirigeants d’entreprises du secteur», précise la plaquette de présentation de l’Executive MBA de l’école de commerce. Mais dans les faits, leur positionnement s’avère tout de même différent. «Le MBA CHEA est un MBA consacré entièrement à l’assurance, qui accueille des professionnels ayant déjà une expérience certaine dans ce secteur et dont la moyenne d’âge est de 40 ans», précise Sylvie Castello, responsable formation continue au sein du département d’éducation permanente de Dauphine. Par son format, l’Executive MBA de l’ESCP et du Cnam-Enass vise des profils plus juniors et plus généralistes. En plus des 108 heures dédiées à l’assurance pour les salariés ayant choisi cette «majeure», la formation comporte 360 heures communes à tous les participants de l’Executive MBA, avec au programme des cours de management, de marketing ou encore de stratégie d’entreprise. «Nous avons voulu donner en outre une véritable dimension internationale à notre diplôme», indique Philippe Trainar, Chief Economist du groupe Scor et à la tête de l’Executive MBA ESCP-Cnam-Enass avec le président du cabinet de conseil en actuariat Forsides, Patrick Thourot... ancien artisan de la réforme pédagogique du CHEA ! Classée en 13e position dans le classement mondial des 100 meilleurs programmes Executive MBA du Financial Times, la formation de l’ESCP proposera en effet à ses étudiants des séminaires à Bruxelles, New York, Madrid, ainsi que dans des pays émergents (Brésil, Chine, Inde). Cinq des cours dédiés aux questions d’assurance et de réassurance seront par ailleurs enseignés en anglais, et un voyage d’études à la City de Londres est d’ores et déjà prévu en mai 2017.
Des cours proches de la réalité économique
Depuis deux ans, la dimension internationale du CHEA s’est aussi quelque peu renforcée, avec notamment un partenariat avec le collège de l’assurance de Singapour, qui s’est concrétisé par un voyage de 15 jours en Asie, dont une semaine consacrée aux cours. Mais ce n’est pas là la principale force de cette formation. Aujourd’hui, l’Executive MBA de Paris-Dauphine profite surtout de l’antériorité du CHEA, créé il y a 65 ans, et qui s’appuie sur un important réseau d’anciens diplômés. Parmi eux : Jean-Pierre Wiedmer (président de Mercer France), Guy-Antoine de la Rochefoucauld (directeur général du Llyod’s en France), Anne Charon (Présidente-directrice générale de Zurich General Insurance France), Pierre-Alain de Malleray (PDG de Santiane), ou encore Kadidja Sinz (directrice générale de XL Catlin France), présidente des anciens du CHEA. De fait, cette association compte un peu moins de 400 membres, qui ont tous des responsabilités managériales, voire de direction dans leur entreprise, et se voient régulièrement dans des dîners, participent aux recrutements des nouvelles promotions, mais aussi interviennent dans les cours du CHEA et dans l’évolution du programme. «Pour la prochaine session de formation, qui se déroulera de juillet 2016 à décembre 2017, nous avons été sollicités afin que les cours soient proches de la réalité économique, et notamment qu’ils soient davantage liés à la transformation numérique», indique Kadidja Sinz. Avant d’ajouter : «Notre réseau fonctionne si bien que quelqu’un qui a fait le CHEA peut joindre facilement n’importe lequel d’entre nous.»
Quand on l’interroge sur les forces et faiblesses des deux MBA, la directrice générale de XL Catlin préfère toutefois ne pas confronter les deux établissements. Car pour elle, c’est finalement un troisième acteur qui sort vainqueur de ce match. «Beaucoup de hauts potentiels s’intéressent désormais au monde de l’assurance, ce qui plutôt positif pour l’avenir de notre secteur», conclut-elle, non sans malice.
Jackie Cadain, directeur général du cabinet de conseil en ressources humaines Auvial : «Le réseau constitue une valeur ajoutée»
Intégrer un Executive MBA peut-il constituer un accélérateur de carrière ?
Pour les étudiants qui arrivent à ce niveau de formation – sans avoir fait initialement de grandes écoles – suivre un Executive MBA constitue incontestablement une valeur ajoutée. Du fait du diplôme délivré, mais aussi et surtout du fait du réseau qu’il permet de constituer. Ces formations permettent ainsi de postuler rapidement à des postes assez élevés sur le marché du travail.
Quels sont les critères pour choisir un MBA plutôt qu’un autre ?
Il ne faut pas s’arrêter au titre, mais au contenu proposé par la formation. Par exemple, si celle-ci comporte une partie digitale, c’est un « plus » indéniable. De même si les cours sont dispensés en anglais – un des points faibles des étudiants français encore aujourd’hui – les recruteurs y seront sensibles.Propos recueillis par Nicolas Thouet
Une formation continue pour cadres ambitieux
- À la différence d’un MBA « full time » qui ne permet pas de concilier activité professionnelle et formation, un Executive MBA offre la possibilité de suivre les cours tout en étant toujours en poste.
- Cette formation s’adresse à des cadres ayant cinq à dix ans d’expérience professionnelle, et souhaitant évoluer vers des postes d’encadrement supérieur ou de direction.
- Le plus souvent, c’est l’entreprise qui encourage à suivre ce type de formation. Même si cela n’implique pas pour autant qu’elle prenne en charge la totalité des frais d’inscriptions.
- L’admission se fait sur dossier, avec entretien de motivation. Au CHEA, où les dossiers d’inscription sont à renvoyer avant le 22 avril prochain, 40 à 50 candidats postulent en moyenne à chaque session.
- La durée moyenne de l’enseignement est de 18 mois.
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