Fraude à l’assurance : une facture de 2,5 Md€ en dommages en 2014 (Alfa)
Les cas de fraude à l’assurance ont représenté un coût d’environ 2,5 Md€ en 2014 en dommages, selon le dernier rapport de l’Agence pour la lutte contre la fraude à l’assurance (Alfa) livré en exclusivité à l’Argus de l’assurance. Sur cette somme, seuls 219 M€ ont été récupérés par les assureurs. Un chiffre en constante augmentation signe à la fois d’un effet crise et d'un renforcement de la détection.

Fausses déclarations à la souscription, récupération de franchise, sinistres montés de toutes pièces… La fraude à l’assurance est loin d’être un phénomène marginal dans le secteur. Qui plus est en période de crise économique. Pour preuve : en 2014, les assureurs dommages ont identifié 42 529 cas de fraude, soit près de quatre fois plus qu’en 2003, selon les chiffres de l’Agence pour la lutte contre la fraude à l’assurance (Alfa) dont l’analyse porte sur 76,9% du marché IARD en France.
La crise, accélérateur de la fraude
En termes d’enjeux financiers, cela représente 219 M€ de prestations non versées aux assurés malhonnêtes. Une goutte d’eau, certes, comparée au coût réel estimé de la fraude à l’assurance, de l’ordre de 2,5 Md€ soit environ 5% des primes en dommages, mais en constante augmentation. Onze ans plus tôt, les montants récupérés par les assureurs atteignaient à peine 47 M€.
« Une analyse qualitative des dossiers nous permet aujourd’hui d’établir effectivement un lien de causalité entre l’explosion de la petite fraude et la crise économique, souligne Frédéric Nguyen-Kim, directeur de l’Alfa. Et d’ajouter : « Ce n’est pas exclusivement pour des cas de fraude dite de subsistance mais parce que le fraudeur souhaite faire l’économie de quelques centaines d’euros sur des postes tels que le bris de glace ou la récupération de franchise. »
Automobile : le poids des dommages corporels
La branche automobile a cumulé 101 M€ d’enjeux financiers l’an dernier pour un peu moins de 27 000 cas frauduleux établis. Dans le détail, 48% des dossiers ont concerné des sinistres auto dans lesquels le tiers n’est pas identifié mais ils n’ont généré que 14% des montants non versés par l’assureur, soit 14,1 M€.
A l’inverse, les dossiers frauduleux impliquant des dommages corporels ne pèsent que 2% des cas pour 47% de la facture, soit 47,4 M€ d’enjeux financiers. Un enjeu auquel les assureurs font face depuis trois ans : « La fraude liée à des dommages corporels s’est intensifiée ces dernières années. On assiste aujourd’hui à une recrudescence des demandes au titre de préjudices liés au mal de dos ou à des dépressions suite à sinistres ou accidents », souligne Christophe Biche, responsable de la lutte anti-fraude chez Covéa AIS.
Et d'ajouter : « Nous avons à faire face à des doléances de victimes d’accidents corporels médicalement peu vérifiables qui nécessitent des investigations spécifiques de notre part et le recours à des enquêteurs spécialisés. » Il peut s’agir à la fois de fausses victimes ou d’exagération dans le cas de corporels légers.
En IRD, la fraude à l’incendie
En IRD - qui intègre l’habitation pour l’essentiel - l’Alfa a relevé moins de dossiers en volume (9 776 cas frauduleux) mais un poids financier plus important. Le coût moyen d’un sinistre frauduleux ressort à 10 288 euros en 2014.
Là encore, l’incendie - 5% des dossiers - absorbe un peu moins du quart des montants récupérés par les assureurs.
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