Indemnisation des victimes des attentats : le FGTI au coeur d'une polémique
Mis en cause par son administratrice Françoise Rudetzki, qui lui reproche son retard dans le traitement et l’indemnisation des victimes des attentats du 13 novembre 2015, le Fonds de garantie des victimes des actes de terrorisme et d’autres infractions (FGTI) a répondu, évoquant des « attaques personnelles infondées ».

L’attaque est venue de l’intérieur. Françoise Rudetzki, administratrice du Fonds de garantie des victimes des actes de terrorisme et d’autres infractions (FGTI), a jugé sévèrement la direction de l’organisme en matière d’indemnisation des victimes des attentats du 13 novembre dernier à Paris.
Plus précisément, elle déplore les retards dans l’inscription des victimes indirectes (témoins, proches…) sur les listes des personnes à indemniser. Et les propos sont durs. « C’est un scandale. Il y a des victimes qui ont été inscrites sur les listes par le parquet, à savoir les familles des décédés, toutes les personnes qui se retrouvaient au Bataclan et les blessés qui étaient sur les terrasses de café », a-t-elle déclaré au micro de RTL. Et d’ajouter : « Mais les autres, ceux qui ont vu la scène, qui ont témoigné, qui ont vu des proches mourir mais sont sortis indemnes physiquement, ne sont pas encore sur les listes. »
Une « honte » vis-à-vis des victimes
Pour rappel, une liste unique des victimes avait été établie par le parquet. Le conseil d’administration du FGTI avait, dans un second temps, suggéré de fournir des preuves de type dépôts de plainte, témoignages et certificats médicaux pour pouvoir prétendre figurer dans cette liste.
Problème : lorsque les victimes fournissent ces documents, « elles ne reçoivent toujours pas des provisions », regrette Françoise Rudetzki. Avant de conclure : « J’ai honte aujourd’hui de cette maltraitance vis-à-vis des victimes, de la durée que le Fonds prend à traiter les dossiers. »
La mise au point du FGTI
Face à la violence de la charge, le FGTI n’a pas tardé à réagir. Dans un communiqué, Pierre Delmas-Goyon, son président, a qualifié ces reproches de « choquants », évoquant des « attaques personnelles infondées ». Et ce dernier de rappeler la « collaboration étroite » entre la direction, le conseil d’administration et la secrétaire d’Etat à l’Aide aux victimes, Juliette Méadel. Chiffres à l’appui, le FGTI nie les retards de traitement. A ce jour, 24 M€ ont été versés à 2337 victimes. Seuls 70 dossiers sont actuellement en cours d’examen pour estimer leur recevabilité. « Chacun peut comprendre que, dans des cas limités, on cherche à s’assurer que la personne concernée est bien victime », souligne Pierre Delmas-Goyon.
Quant à l’accusation de la mise à jour de la liste des victimes, le FGTI affirme avoir le « souci de n’oublier personne ». 300 personnes qui ne figuraient pas sur la liste unique des victimes ont pu être reconnues comme telles par le Fonds de garantie.
8 dossiers sur 10 traités dans les délais
En 2015, 87% des dossiers ont fait l’objet d’une lettre du FGTI dans un délai de 20 jours tandis que 100% des dossiers ont fait l’objet d’un premier paiement dans le délai d’un mois. De même, 82% des dossiers ont reçu une offre dans un délai de trois mois. « L’amélioration du traitement des demandes d’indemnisation des victimes est un objectif permanent », souligne le FGTI.
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