Les querelles intestines continuent

Pas de cessez-le-feu de prévu dans la bataille qui oppose l'Afer (Association française d'épargne et de retraite) à SOS Principes Afer, l'association créée par François Nocaudie. Un nouveau projet de décret pourrait modifier les conditions de dépôt d'une résolution par un adhérent en assemblée générale. Dans le premier décret, 100 signatures suffisaient. Le nouveau relève le seuil à... 7 000. Ce changement affecterait toutes les associations d'épargnants.
« Le but du projet est de vider de son contenu le décret du 1er août 2006. La Faider l'a compris aussi. Il s'agit de faire taire un groupe auquel la justice a donné raison et qui a obtenu entre 20 % et 33 % des voix en 2009 et 2010. Des personnes d'influence aux intérêts croisés se sont très probablement mobilisées », s'insurge François Nocaudie. D'autant plus que cela lui paraît difficilement réalisable : « Comment un adhérent ou un groupe pourrait-il réunir 7 000 signatures sans accès au fichier de l'Afer ? Il leur faudrait un secrétariat... » Gérard Bekerman, président de l'Afer, considère, a contrario, que ce nouveau décret constituerait une avancée pour la démocratie (lire ci-contre).
Droit de réponse et fin de non recevoir
L'autre différend prend une tournure judiciaire : SOS Principes Afer assigne l'Afer devant le TGI de Paris pour délit de non-insertion de droit de réponse. La lettre de l'Afer n° 84 de mai 2010 contenait un message de Gérard Bekerman, mettant en cause SOS Principes Afer, en appelant les adhérents à voter contre ses résolutions.
« Dans la lettre, nos résolutions ont été présentées dans une typographie illisible, difficilement compréhensible, et les adhérents ne les ont pas lues », estime François Nocaudie. Une demande de droit de réponse a été envoyée à Gérard Bekerman, qui n'a pas donné suite. « Le droit de réponse à quoi ? Il n'y a pas de question. Ils ont proposé des résolutions et se sont exprimés longuement lors de l'assemblée générale », répond le président de l'Afer. Qui poursuit : « Les bonnes résolutions sont celles qui font avancer les choses. La lettre de l'Afer doit être l'organe d'information des adhérents, pas un support de publicité gratuit. »
2Questions à
Gérard Bekerman, président de l'Afer
"Ce projet de décret est une réelle avancée pour la démocratie
Pourquoi avoir soutenu le projet de décret faisant passer de 100 à 7 000 le nombre de signatures nécéssaires pour le dépôt d'une résolution par un adhérent ?
Le nouveau décret vise à protéger, dans l'intérêt public, les grandes associations contre de tout petits groupes d'individus, qui cherchent à les infiltrer pour défendre leurs intérêts personnels. Je ne suis pas l'auteur du décret. Le président de l'Afer n'a pas le pouvoir de faire ou de défaire un décret du gouvernement de la République, ni même son ombre. Mais j'y suis favorable. C'est une réelle avancée pour la démocratie. Nous avons 730 000 adhérents. Divisez 100 par 730 000 : pensez-vous que, quand on est président de l'Afer, on doit permettre à 0,00013 % d'adhérents d'organiser l'agitation ?
Ces querelles portent-elles atteinte à l'image de l'Afer ?
Dans toute organisation démocratique, il est sain que différentes sensibilités puissent s'exprimer. Mais quand elles confinent au dénigrement systématique, ce n'est plus de la démocratie, c'est du parasitisme. Dans ce cas, cela peut porter préjudice à notre image si nous laissons faire. Nous devons promouvoir les véritables minorités, pas les petits groupuscules sans cesse négatifs et en conflit d'intérêt avec les adhérents. Comment peuvent-ils prétendre défendre les intérêts de ces derniers, alors qu'ils ont voulu faire annuler l'assemblée générale du 29 juin 2010 au dernier moment ?
Le but du projet est de vider de son contenu le décret du 1er août 2006. Il s'agit de faire taire un groupe auquel la justice a donné raison
François Nocaudie, fondateur et président de SOS Principes Afer
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