Mutuelles d'assurances : une croissance supérieure à celle du marché (conférence Gema)
Avec 330 000 sociétaires supplémentaires en dommages et 91 000 sociétaires supplémentaires en assurance vie, le Groupement des entreprises mutuelles d'assurance (Gema) affiche un bilan très positif à l’issue de cette année 2013 par ailleurs très active sur le front réglementaire et législatif.
Anne Lavaud Rédactrice en chef

Pour cette dernière conférence de presse annuelle de Gérard Andreck, le président du Gema jusqu’au 1er juillet, ne cache pas sa satisfaction. Il faut dire que, pour l’exercice 2013, les mutuelles adhérentes affichent une croissance de 2,5% de leur chiffre d’affaires en dommages (contre 2% pour l’ensemble du marché) et une hausse de la collecte en assurance vie de 17% (contre 6 %). De bonnes performances portées par une augmentation du nombre de sociétaires en dommages (+300 000) comme en assurance vie (+91 000).
13 Md€ de chiffre d’affaires en dommages
L’assurance auto connaît depuis trois ans une baisse significative de la fréquence des sinistres dans tous les domaines (vol, dommage, RC, bris de glace). Constat fortement médiatisé à travers la baisse du nombre de tués sur les routes (-11% en 2013, contre une baisse de 7,8% en 2012). Un contexte qui, théoriquement, devrait conduire à une baisse du ratio combiné (S/P). Or il n’en est rien, puisque la première estimation pour 2013 l’établit à 105%. «Le transfert de la revalorisation des rentes auto vers les sociétés et l’augmentation des indemnisations en corporel comme en matériel pèsent fortement sur ce ratio», estime Gérard Andreck, qui considère que 2014 ne devrait pas connaître d’inversement de la tendance tarifaire en raison de l’augmentation de la TVA au 1er janvier 2014, de la tendance inflationniste de la charge des sinistres et de l’entrée en vigueur de la loi Hamon et donc de la résiliation infra-annuelle.
133 M€ : le coût des intempéries depuis le 23 décembre 2013
En MRH, la fréquence des événements climatiques dégrade les résultats techniques des mutuelles du Gema, qui comptent à elles-seules 14,4 millions de contrats MRH. En 2012, la hausse des fréquences en tempêtes/grêle/neige était de 32,8%, elle est à nouveau de 32,2% en 2013. Un constat qui renforce le président du Gema dans son soutien inconditionnel du régime cat' nat' français. Surtout au regard des chiffres récents. En effet, entre le 23 décembre 2013 et le 21 février 2014, le Gema a enregistré 106 000 déclarations de sinistres, dont 91 500 en MRH, liées aux intempéries. A ce jour, l’estimation des coûts s’élève à 133 M€ pour cette période, dont 39 M€ pour les seuls événements du Var.
Loi Hamon : facteur de hausse tarifaire
Revenant rapidement sur la loi consommation dite loi Hamon, Gérard Andreck rappelle combien le Gema était opposé à la résiliation infra-annuelle : «Cette mesure va augmenter les exigences de fonds propres sous Solvabilité 2 et augmenter les frais de gestion, tout en nous obligeant à revoir notre réactivité face à nos clients.» Par ailleurs, il rappelle que la loi Hamon n’annule pas la loi Châtel et qu’il conviendra de «gérer le cumul de dispositions entre les deux lois».
Jean-Luc de Boissieu, secrétaire général du Gema jusqu’au 1er juillet, revient par ailleurs sur l’absence de disposition concernant les comparateurs au regard du «flou enrobant leur activité et leur actionnariat». Néanmoins, le sujet n’est, selon lui, pas clos, car il pourrait resurgir à l’occasion de la directive européenne DIA 2. Il rappelle, par ailleurs, que ce thème dépasse largement nos frontières puisqu’une récente étude de l’Eiopa révèle une généralisation du phénomène en Europe, une grande diversité des pratiques et surtout une volonté commune d’encadrer cette pratique.
Assurance vie : 1,7 Md€ de collecte nette
Après une année 2012 affichant une collecte nette négative de 194 M€, les mutuelles du Gema ont connu une excellente année 2013 : 8,9 Md€ de collecte, en hausse de 17 %, et une collecte nette de 1,7 Md€ qui leur permet de contribuer cette année à hauteur de 16% à la collecte nette globale, soit nettement plus que sa part de marché (6,8%).
L’inconnue pour 2014 s’appelle Euro-croissance, le nouveau contrat d’assurance vie dont les contours devraient être précisés en cours d’année. «Nous avons pleinement approuvé le gouvernement lorsqu’il a lancé l’euro-croissance, mais surtout parce qu’il n’a pas touché à la fiscalité des contrats en euros», lance Jean-Luc de Boissieu avant d’afficher une position attentiste : «Nous ne sommes pas contre l’euro-croissance, mais nous demandons à voir. Nous attendons que les textes soient sur la table. Si le produit est trop compliqué, nos réseaux seront mal positionnés pour le vendre. Par ailleurs, nous sommes à l’écoute de nos sociétaires pour estimer si ce produit correspond bien à leurs attentes.»
A l'occasion de la présentation de son bilan 2014, le Gema a édité une infographie sur les chiffres-clés au 31 décembre 2013
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