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Invités à s’exprimer par la Mutualité française, ce mardi 21 février, les principaux candidats de la droite et de la gauche à l’élection présidentielle ont fait de la suppression des restes à charge pour les ménages leur cheval de bataille.

Intervenant devant la presse en clôture d’une manifestation rassemblant mardi matin 21 février cinq des principaux candidats à l’élection présidentielle à l’invitation de la Mutualité française (FNMF), Thierry Beaudet, son président s’est refusé « à distribuer des bons et des mauvais points ». Il est vrai que l’exercice eût été difficile.
Au nom de l’amélioration l’accès aux soins, trois des favoris, Emmanuel Macron (En Marche), Benoit Hamon (La Belle alliance populaire) et François Fillon (Les Républicains), ont promis de renforcer le remboursement de la Sécurité sociale, au point d’atteindre un reste à charge zéro - au moins pour l'optique et le dentaire - pour les ménages en 2022, soit la fin de leur mandat en cas d’élection à la magistrature suprême. Un objectif dont l’atteinte bousculerait l’équation bien connue de tous les professionnels de l’assurance complémentaire santé : l’assurance maladie prend en charge 77% des dépenses de santé des Français, les mutuelles, assureurs et institutions de prévoyance 14%, tandis que 9% restent à la charge des ménages. A un point près, cette répartition est stable depuis des années.
Seuls Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France) et Yannick Jadot (Europe Ecologie les Verts) n’ont pas défendu explicitement cette position. Le remboursement à 100% des dépenses par l’Assurance maladie figure aussi au programme de Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise), absent de la manifestation organisée par la FNMF. Mais chez M. Mélenchon, cet objectif passe aussi par la suppression des dépassements d’honoraires médicaux. A noter que Marine Le Pen, en déplacement, n'avait pas non plus donné suite à l'invitation de la FNMF.
Toujours une agence pour les complémentaires
Les organismes complémentaires santé seront appelés à jouer un rôle de premier plan dans la poursuite de cet objectif de baisse du reste à charge. M. Fillon a parlé d'un «nouveau partenariat» avec la Sécurité sociale. Cette relation devrait s’organiser dans le cadre de la future agence associant l’Etat et les complémentaires santé - M Fillon n'a pas prononcé le terme de régulation. Devant la presse, Eric Woerth, député les Républicains de l’Oise et conseiller politique de M. Fillon, s’est attaché à poursuivre l’entreprise de déminage engagée par le candidat à la présidentielle. Après que M. Hamon se soit gaussé de « Fillon 2 qui dit le contraire de Fillon 1 », M. Woerth a dénoncé une «caricature ». Selon M. Woerth, M. Fillon a simplement voulu poser la question du rôle des complémentaires. Et il le fait toujours aujourd’hui en souhaitant associer, via cette future agence, les mutuelles et les assureurs qui disposent d’une « marge de manœuvre ».
Les candidats sont restés dans les grandes orientationsl. Chez M. Fillon, cet objectif de réduction du reste à charge pourrait englober les dépassements d’honoraires médicaux tandis que M. Macron évoque surtout l’amélioration des remboursements en optique, dentaire et audioprothèse. De son côté, M. Hamon affirme qu’il faut agir sur les marges de certains secteurs. Il s'est aussi prévalu de son action au gouvernement « J’ai déjà un bilan, j’ai fait baisser les tarifs de l’optique avec la loi sur l’économie sociale et solidaire », a-t-il affirmé. M. Hamon a aussi demandé « de qui entretient-on les rentes ? D’Essilor ? ».
Une meilleure sécu
Faut-il pour autant remettre en question le plafonnement des remboursements, introduit par la réforme des contrats responsables pilotée par Marisol Touraine, ministre de la Santé ? M. Hamon a certes « entendu les critiques » sur cette réforme, qui aurait engendré selon certains une hausse des restes à charge. Mais il n’a « pas le recul suffisant pour remettre en cause le plafonnement. C’est la sécurité sociale qui doit mieux rembourser ». Le candidat socialiste a aussi dans son collimateur le prix « excessif » de certains médicaments coûteux remboursés à 100% par la Sécu. Citant sans le nommer l’exemple d’un traitement au coût de production de 500€ et vendu 60000€ en France, il a plaidé en faveur d’une renégociation des tarifs, voire du recours à une arme juridique, le droit permettant à l’Etat de « génériquer » immédiatement un médicament.
Le retour des contrats types
Outre les tarifs et les marges de certaines professions de santé, Olivier Véran (ex-député PS de l’Isère), un des porte-parole de M. Macron, a évoqué un autre levier d’amélioration du remboursement : « Nous voulons une meilleure transparence avec des contrats types de complémentaire santé ». Il a fait allusion à la « difficulté de s’y retrouver», avec des tableaux de garanties incompréhensibles aux non-spécialistes, promettant par exemple des remboursements de 300% en dentaire… M Woerth a lui aussi parlé de cette difficulté à comparer les offres. La clarification à ce sujet, comme à celui des frais de gestion des complémentaires, pourrait figurer parmi les missions de la future agence, selon le député LR.
Lacher du lest sur les dépenses
Hormis de tels exemples ponctuels, ou le recours accru à la prévention, les candidats sont restés quelque peu évasifs sur le financement des meilleurs remboursements. Emmanuel Macron n’exclut pas de lâcher un peu de lest, avec un Ondam (objectif de progression des dépenses de santé) à 2,3% (contre 1,75% en 2016 et 2,1% en 2017) sur la période 2018-2022. Selon M. Macron, un tel taux « veut dire que l’on économise 15 M€ par rapport à l’évolution tendancielle des dépenses ». Un mode de raisonnement qui rappelle celui du gouvernement actuel dans le cadre des lois annuelles de financement de la sécurité sociale.
Nicolas Dupont-Aignan est allé plus loin en proposant une hausse de l’Ondam à 2,5% (voire 3% par an) « pour donner de l'oxygène à la Sécurité Sociale ». Pour le candidat de Debout la France, « La politique de réduction du déficit de la Sécurité Sociale est allée trop loin : elle est à bout de souffle et profondément inégalitaire ». Il considère que « le déficit de la Sécurité sociale (et même de l’Etat) ne sera réduit que s’il y a de la croissance : s’il faut passer par une phase de déficit important pour que celui-ci se résorbe ensuite, pourquoi s’y opposer ? ».
Fillon toujours orthodoxe
Même s’il a profondément revu sa copie, M. Fillon s’est affirmé comme le seul tenant d’une réelle orthodoxie budgétaire. Son argumentaire ne varie pas : « Nous sommes dans la zone rouge avec près de 100% d’endettement public ». Le candidat des Républicains continue donc de poser la question de la diminution des dépenses publiques. Proposant de réduire de 8% sur cinq ans les six millions d’emplois publics, il a précisé que les coupes devraient, à l’hôpital, s’opérer sur les fonctions administratives. Et dans son nouveau programme, M. Fillon fait aussi « le pari que la prévention rapporte ».
PAS DE PROMESSE SUR LES TAXES
SI chacun à sa recette pour rembourser mieux, il est en revanche une ressource dont aucun candidat ne semble prêt à se priver, en l’occurrence les taxes qui pèsent sur les complémentaires santé. M. Hamon a même clairement déclaré que c’est un sujet dont il « faudra discuter » et qu’il ne « veut pas prendre d’engagement ». M. Véran s’est montré tout aussi laconique : « Quand Emmanuel Macron souhaite faire des complémentaires des acteurs à part entière, cela ouvre le champ à des discussions ».
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