Un nouveau partenariat entre l'Afer et Aviva
L’association d’épargnants Afer a confié la gestion de son système d’informations à son assureur, Aviva. Un transfert motivé par des raisons financières, mais qui ne fait pas l’unanimité.
Géraldine Bruguière-Fontenille

Après quarante ans d’existence, le partenariat qui lie Afer et Aviva évolue sensiblement. L’association d’épargnants, qui compte 730 000 adhérents pour un encours de plus de 50 Md€, a en effet confié à l’assureur la gestion du système d’information du GIE Afer. Ce groupement d’intérêt économique, administré paritairement par l’association Afer et les compagnies Aviva vie et Aviva épargne retraite, est composé de 170 salariés. Il gère, au quotidien, les demandes des adhérents en permettant notamment d’isoler les coûts de fonctionnement administratif.
C’est un besoin de modernisation de ce système d’information qui a motivé cette décision. Plutôt que d’en externaliser la gestion, l’Afer a préféré « profiter d’une mutualisation des outils de l’assureur qui a déjà investi dans un nouveau système adapté aux enjeux actuels », a indiqué Gérard Bekerman dans une publication interne. L’objectif : ne pas dupliquer une solution qui existe chez Aviva dans un souci d’économie de coût. Mais pas seulement. En modernisant le système, les deux partenaires espèrent « renouveler l’expérience digitale de l’Afer [et]être plus réactif pour lancer de nouvelles offres », comme un contrat de capitalisation que l’association souhaite mettre en place depuis longtemps, ou encore de nouvelles unités de compte.
Nous allons pouvoir segmenter la base et proposer des offres adaptées aux adhérents.
Gérard Bekerman, président de l’Afer
Adapter ses offres
Si la migration effective du système est prévue pour le milieu d’année 2019, ce rapprochement peut poser question quant aux marges de manœuvre de l’association. Quid de la possibilité d’ouvrir un contrat avec un autre assureur, par exemple ? « L’initiative des projets reste à la main de l’association Afer », insiste Gérard Bekerman précisant, en outre, rester propriétaire du fichier : « C’est gravé dans le granit d’un solide protocole. » Alors que le fichier appartenait jusqu’alors au GIE, « maintenant l’association a une connaissance de l’épargnant. Nous allons pouvoir segmenter la base et proposer des offres adaptées aux adhérents », précise-t-il.
Le GIE Afer contraint de mettre en place un PSE
L’Afer et Aviva ne s’attendaient certainement pas à ça. Quatorze salariés du GIE ont refusé le transfert au sein de la compagnie. Dès lors, comme le stipule le droit du travail, une procédure groupée, en lieu et place d’une négociation individuelle, a dû être instaurée. Un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE), légalement requis au-delà de dix personnes concernées, est ainsi soumis actuellement aux instances représentatives du personnel du GIE Afer. « Ce PSE vise à faciliter le retour à l’emploi de ces quatorze personnes dans le cadre de reclassements. Elles sont notamment prioritaires sur l’ensemble des offres d’emploi actuellement disponibles chez Aviva et bénéficient de l’accompagnement d’un cabinet dédié », explique la direction de la compagnie.
Nicolas Thouet
Un dialogue avorté
Ce vaste chantier n’est toutefois pas sans conséquence sur les salariés du GIE. Depuis la mi-octobre, une partie d’entre eux ont quitté les locaux de la rue de Chateaudun (75) pour intégrer le siège d’Aviva, à Bois-Colombes (92). Sont concernés une quarantaine de collaborateurs, devenus dès lors salariés Aviva. En premier lieu le service informatique mais aussi l’actuariat, les équipes projets et organisation et une partie du marketing. Restent au sein du GIE les deux tiers des effectifs : le juridique, la gestion, les ressources humaines, les services généraux, les risques et le contrôle interne.
« Nous n’avons pas voulu qu’il y ait de licenciement », a réagi Gérard Bekerman, président de l’Afer. L’opération a fait l’objet d’un « dialogue social ». « Nous avons proposé aux salariés du GIE transférés un package très attractif », explique Stéphane Camon, directeur général du GIE Afer. Augmentation de salaires, télétravail, etc. Mais ces solutions ne semblent pas satisfaire tout le monde : le dossier est loin d’être clos...
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