Véhicules endommagés : derniers réglages
La procédure véhicule endommagé a contribué à l'évolution de la profession d'expert. Mais le séminaire de rentrée de l'Anea a montré que cette réglementation fait encore débat plus d'an après sa mise en application.

Mi-septembre, experts en automobile et assureurs ont signé une convention fixant le transfert des données issues de la procédure véhicule endommagé (VE). C'est l'un des derniers réglages apporté au dispositif. Un an après sa mise en place, elle est aujourd'hui bien rôdée auprès des experts, qui en retirent une augmentation de 4 % de leur activité.
Montée au front... et montée du stress
Le bénéfice est surtout tangible en termes d'image. La VE a projeté l'expert sur le devant de la scène. « Deux nouvelles composantes sont entrées dans notre pratique professionnelle : la communication et le relationnel avec l'assuré ont rejoint notre technicité », se félicitent Philippe Ouvrard et Jean-Loïc Marsaud, respectivement vice-président et membre du comité directeur de l'Alliance nationale des experts en automobile (Anea).
La gestion du stress fait désormais partie du cursus de l'expert et de la formation continue de son personnel d'accueil. En effet, l'expert en automobile, jusqu'alors en retrait de la relation entre l'assureur et l'assuré, est devenu la courroie de transmission essentielle de la procédure. L'élément clé de cet accompagnement, selon Philippe Ouvrard, est l'appel sortant, c'est-à-dire le premier contact avec l'assuré après l'accident qui déclenche la procédure.
Il est vrai que la mise en place précipitée du VE - un décret émis le 27 mai pour une application au 1er juin - avait provoqué quelques ratés au démarrage. Du reste, pour l'association 40 millions d'automobilistes, quelques zones d'ombres persistent. L'obligation de réparation établie par la procédure VE pour les dommages non liés à l'accident est perçue comme abusive. « Il y a une ambiguïté, puisque ces dommages devraient relever du contrôle technique. Or, le propriétaire du véhicule est placé devant le fait accompli et confronté à une question de maîtrise des coûts », relève Laurent Hecquet, délégué général de l'association, qui n'hésite pas à aborder les questions de subjectivité et de transparence dans la procédure VE.
Des référentiels pour gommer les disparités
Pourtant, l'Anea a contribué à éviter les interprétations et les disparités, par exemple en établissant des référentiels. L'appel entrant a ainsi donné lieu à une fiche, à laquelle se réfèrent tous les experts au niveau national. L'Anea réclame par ailleurs une journée de formation continue par an.
Subsiste cependant un dernier frein, que n'ont pas manqué de souligner les experts réunis à Strasbourg lors du séminaire de rentrée de l'Anea. Le fait que le certificat de conformité ne permette pas au véhicule de circuler et que l'autorisation ne soit délivrée que 24 heures plus tard reste un obstacle tant pour l'assureur que pour le propriétaire du véhicule. « Notre approche de conseil est très difficile dans ce cas, et notre deuxième rapport d'expertise risque d'être considéré comme sans valeur pour un usager qui ne peut pas reprendre son véhicule », regrette Philippe Ouvrard. L'Anea espère un assouplissement de la part des pouvoirs publics.
Le chiffre
4 % d'augmentation de leur activité pour les experts depuis la mise en place de la procédure véhicule endommagé il y a un an.
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