Francky Vincent (Syndicat national des inspecteurs d’assurances) : « Nous sommes potentiellement en danger »
A l'occasion de l'assemblée générale du Syndicat national des inspecteurs d'assurances (SNIA) organisée ces 14 et 15 mai à Avignon, son président Francky Vincent tire la sonnette d'alarme. Pour lui, la restructuration des branches professionnelles pourrait avoir un impact non négligeable pour la profession d'inspecteur.

L'Argus de l'assurance : Quel message principal avez-vous voulu faire passer aux 200 inspecteurs réunis lors de l’assemblée générale 2019 du SNIA ?
Francky Vincent : Plus que jamais, nous devons défendre cette année les différentes conventions collectives du monde de l’assurance. Il y a une volonté étatique de réduire le nombre de branches et donc, par conséquence, le nombre de conventions collectives en France. Rappelons que toutes les branches de moins de 5 000 salariés sont menacées aujourd’hui de restructuration. Notre profession compte 5 400 collaborateurs. Nous sommes donc potentiellement en danger.
Pourquoi vouloir défendre toutes les conventions collectives, et pas seulement celle de l’inspection ?
Le SNIA n’est pas un syndicat corporatiste. Nous sommes persuadés que si une convention du monde de l’assurance devait tomber, ce serait l’effet domino. En outre, si les travaux en cours sur la fusion des CC des échelons intermédiaires et celle des producteurs salariés n’aboutissaient pas, le gouvernement pourrait être tenté de nous imposer d’autres rapprochements dans l’assurance.
Quelles seraient les conséquences de la disparition de la branche inspection et de la convention collective des inspecteurs ?
Si notre branche devait fusionner avec une autre, ce serait catastrophique. Un moins-disant social. Une des particularités du métier d’inspecteur est de relayer la stratégie de l’entreprise sur le terrain. Or, si demain nous ne pouvons plus nous appuyer sur cette spécificité, les modes de distribution – courtage, agents généraux, réseaux salariés – seront forcément impactés. Et les entreprises perdront en efficacité.
Quelles solutions proposez-vous pour redynamiser le métier d’inspecteur dans les entreprises ?
Dans les prochains mois, nous (les représentants du SNIA, NDLR) allons aller à la rencontre de tous les dirigeants du monde de l’assurance – et pas seulement ceux d’Axa, d’Allianz, Generali et Groupama – dans le but de faire les VRP de l’inspection. En parallèle, nous menons actuellement un chantier auprès des jeunes inspecteurs. Ce travail consiste notamment à mieux leur faire connaître les spécificités inscrites dans nos textes conventionnels, afin qu’ils puissent défendre leurs intérêts dans les sociétés. Enfin, nous n’excluons pas d’aller attaquer les mutuelles et les compagnies d’assurances captives des banques qui n’ont jamais adhéré à notre convention collective. Car aucun des cadres commerciaux de ces entreprises n’a aujourd’hui le statut d’inspecteur.
En tant que représentant syndical chez Generali France, quelles sont les travaux que vous menez au sein de la compagnie pour mettre en avant votre métier ?
En concertation avec les ressources humaines, nous avons créé le titre d’inspecteur expert chez Generali. Cette profession vient en appui auprès des managers sur des sujets pointus, comme la retraite ou la prévoyance. Il y en a désormais 200 chez Generali. Par ailleurs, à notre demande, nous allons ouvrir en juin prochain une négociation sur la valorisation des métiers, y compris ceux de l’expertise. Pourquoi ? Depuis l’an dernier, le groupe – qui a constaté que le réseau salarié se portait bien en France – a décidé d’investir sur ce segment. Seulement les actionnaires veulent du changement. Nous sommes donc en train de revoir la rémunération et le modèle managérial du réseau. Dans ce contexte, nous voulons défendre les intérêts de nos collègues. Nous avons ainsi déjà obtenu, à travers un accord, qu’une commission d’arbitrage soit mise en place, comprenant 4 membres de la direction et 4 membres des organisations signataires. Nous avons également obtenu une sécurisation financière pendant deux ans pour ces membres, qui va permettre de faire évoluer positivement, si nécessaire, l’accord en co-responsabilité avec la direction.
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