« Il n'existe plus de cycle mondial de réassurance »
PROPOS RECUEILLIS PAR MARIE LUGINSLAND

Quelles mutations la fonction de réassureur a-t-elle connues au cours de ces dernières années ?
Le coeur de métier demeure le même, c'est-à-dire la gestion des risques de pointes, mais la palette de nos fonctions s'est élargie. Auparavant notre rôle se résumait au transfert de risques : désormais la réassurance est perçue comme un instrument financier susceptible d'optimiser la gestion du capital. Cette alternative, appuyée par les changements réglementaires mais aussi par de nouveaux modèles économiques et par l'influence des agences de notation, requiert de notre part une expertise plus dense des différentes facettes du bilan de l'assureur (financière, fiscale, juridique, comptable, réglementaire) et une interaction avec un nombre croissant d'interlocuteurs au niveau des directions générales.
Les dernières catastrophes ramènent-elles les réassureurs à leur coeur de métier ?
L'actualité fait office de piqûre de rappel. Mais même si elle peut susciter un débat au sein de certains conseils d'administration sur le degré de protection et le niveau de rétention à adopter, la majorité de nos clients ont intégré leur politique de gestion du risque à une logique économique que ne pourrait remettre en cause l'actualité, quel qu'en soit l'impact.
La réassurance est perçue comme un instrument financier susceptible d'optimiser la gestion du capital.
Cette attitude a-t-elle des conséquences directes sur la tarification ?
À moins d'un événement subit de taille particulièrement gigantesque, rien ne peut entamer cette approche désormais plus rationnelle. D'autant qu'à l'inverse de ce que nous connaissions il y a encore une quinzaine d'années, la réassurance n'évolue plus dans un concept de marché mou ou dur. Il n'existe plus de cycle mondial de réassurance, mais différents cycles selon les zones géographiques et les lignes de produit.
Le marché de la réassurance perd-t-il aujourd'hui de son relief ?
Bien au contraire. La réassurance a aujourd'hui des cartes à jouer. Je pense à un aspect essentiel qui est, à nouveau, apparu lors des tremblements de terre en Italie ou des inondations en Allemagne, c'est l'écart de protection. Cet écart entre les dommages économiques et les dommages assurés constitue un défi important pour notre branche. Il nous revient en tant qu'industrie de poursuivre notre travail de concertation avec les autorités publiques. En Suisse par exemple, le gouvernement fédéral a proposé un régime obligatoire de protection contre les tremblements de terre.
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