Coronavirus : les banques et assurances doivent-elles abandonner leurs dividendes ?
De grandes entreprises sont revenues sur leurs plans de distribution de dividendes, mais pas les banques et les assurances, alors que les régulateurs les invitent à modérer leurs rémunérations en échange du plan d’aide national et européen.

Alors que des compagnies comme Airbus ou Lufthansa ont annoncé qu’elles annulaient le versement des dividendes prévus au titre de l’exercice 2019 pour préserver leur trésorerie, la pression monte en France sur les banques et les assurances. Société Générale a annoncé le 18 mars qu’elle prévoyait un dividende stable de 2,20 euros par action, qui sera soumis au vote lors de l'Assemblée générale le 19 mai. CNP Assurances, de son côté, a confirmé le maintien de son dividende fixé à 94 centimes, contre 89 centimes l’an dernier.
Donnant-donnant
Pendant ce temps, le Haut Conseil de Stabilité Financière et le ministre de l’Economie ont mis en garde les entreprises du secteur financier. « L'heure n'est pas aux dividendes mais au soutien à l'économie », a déclaré Bruno Le Maire le 17 mars. Le lendemain, le HCSF recommandait «une attitude responsable concernant la distribution de dividendes et le versement de rémunérations variables ».
Même son de cloche en Europe. Le régulateur européen de l’assurance (EIOPA) invite « les assureurs à prendre des mesures pour préserver à la fois leurs fonds propres et la protection des assurés, en appliquant des politiques de dividendes et de rémunérations variables prudentes ». La Banque centrale européenne y est elle aussi allée de son avertissement au moment où elle a décidé d’alléger les obligations prudentielles des banques : « On attend des banques qu'elles utilisent les effets positifs de ces mesures pour soutenir l'économie et non pour augmenter les distributions de dividendes ou les rémunérations variables. » En Norvège et en République tchèque, les autorités de surveillance des marchés financiers ont demandé aux banques de ces pays de revoir les versements de dividendes prévus au titre de 2019.
Double peine
Mais sur un secteur de la banque et de l'assurance qui a perdu grosso modo la moitié de sa capitalisation boursière en un mois, le message est difficile à avaler pour les actionnaires.
Paradoxalement, selon le dirigeant de la société de gestion Phitrust, spécialisée dans l’investissement socialement responsable, qui a été interrogé par le quotidien La Croix, « dans toutes les entreprises où l’État est présent directement ou indirectement au capital, ses représentants demandent que la distribution [des dividendes] soit maintenue ». Ce qui serait le cas chez CNP, dont La Banque postale détient 62%. Un message passablement contradictoire, mais qui s'explique puisque l'Etat encaissera lui-même une partie des dividendes.
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