Malgré les incertitudes, les assureurs gardent le cap (étude Argus/Sopra Steria)
Encore plus qu’avant, la crise sanitaire imposera aux assureurs de naviguer à vue dans les mois qui viennent. Mais le secteur compte mettre à profit ce nouveau contexte pour investir et innover, selon une étude de L’Argus avec Sopra Steria.

« Business as usual. » Voilà une expression que le Covid-19 aura écartée du vocabulaire des chefs d’entreprises pour longtemps. Par son ampleur et sa durée, cette crise sanitaire est, en effet, venue dérégler la boussole stratégique des entreprises, tous secteurs confondus : le tourisme, l’aérien, le secteur automobile mais aussi l’assurance, pourtant déjà habituée à naviguer à vue dans un environnement de taux durablement bas, voire négatifs.
Réflexion sur l’épargne
Sauf qu’avec le Covid-19, le brouillard ne fait que s’épaissir. C’est ce que révèle une étude réalisée par L’Argus de l’assurance en partenariat avec Sopra Steria sur les stratégies post-crise des assureurs. Près d’un dirigeant du secteur interrogé sur deux ne projette pas son entreprise au-delà de deux ans alors qu’en temps normal l’horizon se situe plutôt entre trois et cinq ans. Une incertitude de ce que sera demain que l’on retrouve sur les principaux marchés de l’assurance. Et qui brouille les cartes.
L’assurance vie en est l’exemple frappant. à la préoccupation structurelle des taux bas, dont 67 % des sondés estiment qu’ils auront un impact majeur sur ce marché d’ici à 2023, s’ajoute désormais l’instabilité chronique des marchés financiers source de difficulté supplémentaire au bon pilotage (56 % des personnes interrogées). Ce contexte devrait accélérer les réflexions entourant le modèle d’épargne à la française en général, du fonds euros en particulier, le placement préféré des assurés… un peu moins des assureurs.
En santé et en prévoyance, là aussi, les lignes devraient bouger au regard des conséquences économiques de la crise sanitaire. 67 % des dirigeants placent ainsi la taxe Covid des complémentaires santé (contribution exceptionnelle inscrite au PLFSS 2021) parmi les mesures dont l’impact sera le plus significatif. La portabilité, dont le coût, du fait des faillites prévisibles, devrait peser sur les comptes des assureurs santé, est également citée par 57 % des sondés.
En assurance dommages, l’épisode sensible des pertes d’exploitation sans dommages devrait laisser des traces durables dans l’esprit… et la stratégie des assureurs. La preuve : bien que ces garanties ne soient applicables à la pandémie dans les contrats multirisque professionnelle que dans 3 % des cas, selon l’enquête ACPR, elles devraient rythmer les discussions commerciales dans les trois prochaines années pour 8 dirigeants sur 10. Tout comme les changements climatiques, dont l’augmentation du coût et de la fréquence est perçue comme un enjeu central de la profession et des assurés.
L’occasion d’innover
Pour autant, la crise sanitaire apparaît pour certains comme l’opportunité d’innover et de répondre aux besoins qui se feront jour dès 2021. Pour la quasi-totalité des dirigeants sondés (91 %), la période est propice au lancement de nouveaux services assurantiels ou d’offres produits issues des leçons de la crise (88 %). Quelques exemples sont d’ailleurs fournis par le panel au premier rang desquels figure l’amélioration de la couverture des professionnels en cas de cessation d’activité. Un élan d’innovation nécessaire dans le cadre de la relance, que les assureurs souhaitent ne pas briser. Lors du premier confinement, la profession avait considérablement levé le pied sur des chantiers structurants, dont l’informatique, mais dans les douze prochains mois, elle devrait sanctuariser ses budgets d’investissements, voire même les augmenter. C’est particulièrement vrai dans l’IT (transformation digitale, équipements des collaborateurs, pour 75 % du panel) et l’activité commerciale (outillage des réseaux physiques, signature de partenariats, pour 3/4 des sondés). Six mois plus tôt, interrogés sur le même sujet, les assureurs étaient moins de la moitié à confirmer le maintien de ses budgets. Le signe d’un regain d’optimisme ?
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