Ouragan Dorian : un nouveau stress test pour les réassureurs
L’incertitude persiste sur la trajectoire de l’ouragan de catégorie 5 qui a touché les Bahamas dimanche. S’il touche les zones les plus peuplées de Floride, il s’agira d’un choc majeur pour le secteur.

C’est la plus forte menace depuis l’ouragan Andrew en 1992. L’ouragan Dorian, de catégorie 5 sur l’échelle de Saffir-Simpson, a dévasté les Bahamas ce dimanche 1er septembre et devrait se diriger, dans la nuit de lundi à mardi, vers la côte est américaine. A l’heure où nous écrivons, Dorian stationne au-dessus de l’île de Grand Bahama, rapporte le National Hurricane Center, ce qui devrait générer des dégâts beaucoup plus importants sur cette île de l’Atlantique. Selon un premier bilan provisoire, 13 000 maisons ont déjà été endommagées ou détruites sur les îles des Bahamas. L’impact pourrait être majeur pour l’industrie de la (ré)assurance s’il venait à toucher la Floride, en particulier les zones à forte densité de population autour de Miami, les pertes assurées se chiffrant alors à 100 Md$, rappelle l’agence de notation Standard and Poor’s dans une analyse publiée vendredi.
Here are the 5 AM Monday, September 2 Key Messages for Hurricane #Dorian. Life-threatening storm surge and hurricane-force winds are expected along portions of the Florida east coast through mid-week. Visit https://t.co/tW4KeFW0gB for more info. pic.twitter.com/Ft5D7w6hB8
— National Hurricane Center (@NHC_Atlantic) September 2, 2019
Un scénario de type Irma
En début d’après-midi ce lundi 2 septembre, l’incertitude persistait encore sur la trajectoire de Dorian ainsi que sur son intensité lorsqu’il atteindra les côtes américaines. Un scénario semblable à celui de l’ouragan Irma, qui avait dévasté les Caraïbes avant de s’abattre sur la Floride à l’automne 2017, n’est pas exclu. Censé se diriger vers Miami, l’ouragan de catégorie 3 avait finalement dévié de trajectoire à l’ouest, dans des zones moins peuplées, ne générant que 30 Md$ de pertes assurées, selon Swiss Re, au lieu des 100 Md$ attendus. Si la saison des ouragans avait grevé les bénéfices des réassureurs cette année-là, elle n’avait, en revanche, pas entamé leur capital.
Des réassureurs aux reins solides
Reste que l’ouragan Dorian est d’une magnitude plus élevée que ne l’était Irma. S’il dévaste la Floride, la catastrophe pourrait être «la plus coûteuse pour le secteur de la (ré)assurance », estime S&P Global Ratings, constituant « certainement un stress test pour le secteur ». Le capital des réassureurs mondiaux est solide, note toutefois S&P (605 Md$ à la fin du premier trimestre 2019, selon Aon). La réassurance dommages a notamment bénéficié de corrections tarifaires, dans le sillage de la forte sinistralité catastrophique des deux dernières années, tandis que le début d’année 2019 a été marqué par une sinistralité en dessous de la moyenne. Les réassureurs disposent donc d’un « coussin » afin d’absorber les chocs, mais sera-t-il suffisant en cas d’événement de grande ampleur ? L’agence de notation n’exclut pas de revoir des notations à la baisse si la catastrophe venait à réduire le niveau de fonds propres de certains acteurs.
Une chose est sûre : les pertes générées par l’ouragan Dorian viendront conforter le redressement tarifaire observé depuis 2 ans. Une bonne nouvelle pour les réassureurs qui ont souffert de plusieurs années de cycle baissier en dommages. Lors des derniers renouvellements en juillet, les prix se sont ainsi affichés en hausse de 3,8 % pour Scor, 2% pour Swiss Re et 0,5% pour Munich Re.
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