April : clap de fin pour April Mon Assurance en France
En l’absence de repreneur, le groupe de courtage lyonnais envisage de cesser son activité de distribution directe en France, portée par la filiale April Mon Assurance. 180 emplois sont menacés de suppression.

Les agences April Mon Assurance baisseront bientôt le rideau en France. Le courtier lyonnais a dévoilé le 30 janvier dernier aux partenaires sociaux réunis en CSE un projet de réorganisation de sa filiale spécialisée dans la distribution directe d’assurance (auto, santé...) qui conduirait à la suppression de 203 emplois.
Ce chiffre « pourrait être limité à environ 180 », en raison de possibilités de reclassement en interne, indique April. Ce projet se traduirait par la fermeture de 95 points de vente en France métropolitaine mais le maintien du réseau dans les DROM dont l’activité, qui génère aujourd’hui 40% du chiffre d’affaires d’April Mon Assurance, est rentable.
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77 M€ de pertes cumulées en 10 ans
Depuis plusieurs années, le réseau d’agences physique présentes sur tout le territoire se heurte, en effet, à plusieurs difficultés économiques. En l’espace de dix ans, la filiale a enregistré un peu plus de 77 M€ de pertes d’exploitations. Outre la concurrence de nouveaux acteurs sur ce marché, l’activité de distribution directe a aussi subi une baisse de fréquentation des agences par la montée en puissance du numérique.
Depuis 2016, des mesures de redressement de l’activité avait pourtant été engagé par la direction : la fermeture une quarantaine d’agences, le non remplacement de départs naturels, l’achat de leads pour susciter du trafic en agence et la diversification de l’offre vers des produits plus rentables. « En France, April Mon Assurance s’adresse à des clients dits « contraints » ayant des difficultés à s’assurer, comme par exemple des malussés avec une plus forte rotation du portefeuille. A contrario, aux Antilles et à la Réunion, le profil de clientèle est moins contraint et plus fidèle. Si nous avons compensé l’effet ANI par plus de production en dommages, la rotation du portefeuille ne nous a pas permis d’accroître le chiffre d’affaires en métropole », précise Marc-André Dupont, PDG d’April Dommages à L'Argus.
Des salariés... futurs courtiers ?
Depuis 18 mois, le courtier lyonnais, qui opère une stratégie de recentrage de son activité de courtier, a tenté de trouvé un repreneur potentiel. En vain. Pourtant, le dossier a fait l'objet de plusieurs marques d’intérêts. « Des compagnies d’assurance françaises et étrangères nous ont approchés sans que les discussions n’aboutissent. Nous avons examiné l’offre d’un courtier mais nous n’y avons pas donné suite car elle ne remplissait des conditions satisfaisantes de reprise », indique Marc-André Dupont.
A partir du 6 février, le groupe va engager des négociations avec les partenaires sociaux sur les mesures d’accompagnement des salariés. Le courtier lyonnais proposerait également aux salariés qui le souhaitent la possibilité de reprendre des portefeuilles d’April Mon Assurance en tant que courtier indépendant. « Nous leur apporterions un accompagnement financiers et opérationnels. Ces courtiers pourraient entretenir des liens privilégiés avec April mais non exclusifs », souligne Marc-André Dupont.
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