À quoi ressemble un courtier de proximité ? Voici son portrait-robot
Pyramide des âges, rémunération, contraintes réglementaires, statuts juridiques, portefeuilles… Une étude de L’Argus en partenariat avec la Chambre nationale des conseils experts financiers (CNCEF) révèle les principales caractéristiques du courtier de proximité et de son cabinet.

Pensez à un homme âgé de 55 ans à la tête d’un cabinet de proximité de moins de 10 salariés, exerçant en IARD, réalisant moins de 10 M€ de chiffre d’affaires et vous aurez une idée du portrait-type du courtier français en 2019 ! Cette photographie instantanée de la profession, révélée par une étude de L’Argus en partenariat avec la Chambre nationale des conseils experts financiers (CNCEF), mérite quelques éclairages. On retiendra que près d’un courtier sur deux exerce son activité depuis plus de 16 ans, et 37 % depuis plus de 20 ans. 49 % d’entre eux perçoivent une rémunération supérieure ou égale à 71 000 € bruts annuel. Une cause de cette relative longévité réside sans doute dans les critères de motivation avancés par les sondés : d’une part le rôle de conseil et d'accompagnement des prospects ; d’autre part, l’indépendance du métier, en particulier vis-à-vis des compagnies d’assurance.
Autre enseignement de l’étude : la formation professionnelle de 150 heures délivrée par une compagnie d’assurance ou d’autres courtiers semble encore être l’accès privilégié (39 % des sondés) pour décrocher le fameux sésame de l’Orias, loin devant des formations universitaires de type écoles de commerce ou d’ingénieur (25 %) et master en finance (banque et assurance) pour 22 % des sondés. Les professionnels interrogés affichent également une préférence quant au choix du statut juridique : 42 % ont opté pour une société anonyme à responsabilité limitée (Sarl) contre 27 % pour une société par actions simplifiées (SAS) et 14 % pour une entreprise individuelle (EI).
Des risques équilibrés
Voilà pour la fiche d’identité. En ce qui concerne l’activité des cabinets, les courtiers interrogés affichent des portefeuilles assez équilibrés. Par familles de risques (plusieurs réponses possibles), 38 % d’entre eux réalisent l’essentiel de leur chiffre d’affaires en assurance santé et prévoyance, 34 % en assurance de biens et 32 % en assurance auto. Enfin, en termes de taille, près de la moitié des sondés déclare posséder un portefeuille d’au moins 1 000 clients, avec une répartition globalement homogène : 58 % de leur clientèle relève du risque professionnel contre 42 % pour le particulier. Génération des baby-boomers oblige (entre 53 et 72 ans), 4 courtiers sur 10 prévoient de céder leurs fonds de commerce dans les cinq ans. Une accélération des opérations de cessions / rachats qui devrait augmenter la concentration de la profession ou faire émerger une nouvelle génération de courtiers…
À condition que le poids des contraintes ne dissuade les postulants. Et pour cause : la réglementation est vécue par 74 % des répondants comme l’obstacle majeur dans l’exercice de leur métier. à titre d’exemple, la moitié des courtiers sondés se disent insuffisamment préparés aux changements introduits par la réforme du courtage (autorégulation) attendue au plus tôt le 1er janvier 2021. La concurrence avec d’autres acteurs (IOBSP, cabinets de plus grande taille…) ainsi que la digitalisation du secteur sont également citées comme de possibles menaces. Une digitalisation qui ne semble ni entamer le moral des courtiers – ils sont 65 % à se déclarer optimistes – ni modifier leurs canaux de recrutement de clientèle… Pour 53 % d’entre eux, le Lions Club ou les parcours de golf sont encore des lieux propices aux affaires !
* Méthodologie : étude réalisée en ligne par Infopro Digital études pour L’Argus de l’assurance et la Chambre nationale des conseils experts financiers (CNCEF) du 20 juin au 19 juillet 2019 auprès de 220 courtiers en assurance.
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