Le Panda n'est pas si redoutable, mais il faut savoir l'apprivoiser

Cet été, Google a modifié ses critères pour classer les réponses aux requêtes des internautes. Son nouvel algorithme de recherche, baptisé Panda, n'a pas bouleversé le référencement des sites de l'assurance, mais requiert de leur part certaines adaptations pour qu'ils puissent en tirer parti.
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Le Panda n'est pas si redoutable, mais il faut savoir l'apprivoiser

Google a toujours recommandé de créer des sites intéressants pour les internautes, et non des pages conçues dans le seul but d'apparaître dans les tout premiers résultats des moteurs de recherches. Le référencement naturel a fait oublier ce conseil à certains. Le rappel à l'ordre fut douloureux quand Google a lancé, en février, aux États-Unis, Panda, la nouvelle version de son algorithme de recherche. Certains sites anglo-saxons, auparavant bien classés, ont alors disparu des premiers résultats, et leur trafic a chuté de plus de 50%.

Peu d'impact quand on a le contenu propre

Le plantigrade de Google a débarqué le 12 août en France. Ici, on ne saurait parler de déferlante, car la vague a été beaucoup moins violente. « Dans l'Hexagone, Panda a une incidence sur 6 à 9% des requêtes, contre 12% pour les sites anglophones » précise-t-on chez Google France.

Les sites d'assurances ont été particulièrement peu touchés. Hormis maaf.fr, dont la visibilité a fait un bond de 62% après la mise en place de Panda, celle des autres sites du secteur progresse ou baisse dans une fourchette de plus ou moins 9%. « Pour être significative, une variation doit être d'au moins 20 ou 30% », estime Olivier de Segonzac, directeur associé de Résonéo.

Le bon score de la Maaf reste un mystère... L'assureur n'a pas souhaité s'exprimer sur ses très bons chiffres, considérant qu'il était encore trop tôt. De son côté, Olivier de Segonzac souligne que cette variation n'est pas forcément liée au nouvel algorithme de Google : le site de la Maaf ayant eu des résultats médiocres en juillet, il pourrait simplement s'agir d'un effet de rattrapage...

Les comparateurs d'assurances, eux aussi, s'en tirent bien. Pourtant, « Panda a souvent eu un impact négatif sur les comparateurs de prix, qui vont chercher des informations sur d'autres sites et qui n'ont que peu de contenu propre », explique Christophe Rey, directeur des ventes Europe du Sud de l'éditeur Searchmetrics, qui publie des indices sur la visibilité des sites. « Nous n'étions pas dans la cible de Panda, estime Stanislas Di Vittorio, cofondateur d'Assurland. Nous produisons nous-mêmes notre contenu. Notre partie informative n'est pas créée dans le strict but d'accumuler les mots clés pour être bien référencés. D'ailleurs, nous n'avons pas vu l'impact de Panda sur notre trafic. »

Il n'y a pas d'action miracle. C'est une accumulation de petites choses qui fait que l'on sera bien référencé.

Fabien Dappe, chef de projet Internet chez Direct assurance

Les formulaires font écran

Quand bien même les contenus des comparateurs d'assurances ne seraient pas originaux, Panda serait incapable de le voir ! En effet, explique Fabien Dappe, chef de projet Internet chez Direct assurance, « l'internaute doit remplir un formulaire pour accéder à une comparaison tarifaire et à la description des produits des différents assureurs. Toutefois, les informations qui sont remontées par ces formulaires depuis les systèmes d'information des partenaires ne sont jamais indexées par les moteurs de recherche ».

Chasser le doublon et alléger la pub

Reste, toutefois, une série de bonnes pratiques à respecter. « Beaucoup d'informations circulaient sur Panda avant qu'il n'arrive. C'était l'occasion de nettoyer son site, et de mieux gérer, notamment, la duplication des contenus », estime Olivier Andrieu, consultant spécialiste du référencement naturel et auteur de « Google Panda, comprendre, analyser, agir ». Lorsqu'un contenu est repris sur d'autres sites, ou plusieurs fois dupliqué, mieux vaut, dans ce cas, désindexer ces pages pour que l'algorithme de Google ne les prenne pas en compte, et qu'elles ne desservent pas, alors, le site en entier.

Autre conseil : éviter les publicités trop agressives à des endroits stratégiques, qui font fuir le visiteur. Car « Panda prend aussi en compte le comportement des internautes. Il regarde le temps moyen passé sur le site, si le visiteur revient régulièrement, etc. », confirme Olivier Duffez, cofondateur de Ranking Metrics, qui publie des études de visibilité. Dès lors, l'ergonomie du site devient un élément important d'une stratégie de référencement naturel. Attention, cependant, « il n'y a pas d'action miracle. C'est une accumulation de petites choses qui fait que l'on sera bien référencé, rappelle Fabien Dappe. Nous travaillons tout de front, car Google peut décider de changer ses pondérations... » !

David Degrelle, président de l'agence 1ère Position renchérit : « Si plus de 40% du trafic d'un site provient des moteurs de recherche, cela crée une véritable dépendance vis-à-vis de Google et des changements qu'il peut effectuer sur son algorithme. » C'est pourquoi il est intéressant de développer en parallèle la notoriété de sa marque pour accroître les accès directs au site. « D'autant plus que cela rassure le prospect et améliore les taux de transformation », conclut David Degrelle.

  • GOOGLE OUVRE LA BOÎTE NOIRE

Panda est un filtre conçu par Google pour corriger les résultats de son moteur de recherche. Objectif : déclasser les sites qui n'ont été créés que pour occuper les premières places et promouvoir les sites que Google estime être les plus pertinents pour les internautes. Jusqu'ici, Google ne s'était jamais autant exprimé sur une modification de son algorithme. Et pour cause : si en France, la société détient plus de 90 % du marché, aux États-Unis, en revanche, le moteur de Microsoft, Bing, gagne peu à peu du terrain. Google a donc intérêt à communiquer sur les efforts qu'il déploie pour récompenser les sites pertinents.

Avez-vous constaté un « effet Panda » ?

Bertrand Boré, directeur du développement de Generali France

OUI : « Notre trafic a connu une progression à deux chiffres »

  • « Clairement, Panda a eu un effet sur notre visibilité et notre trafic. Reste à confirmer qu'il va perdurer... À travers les blogs américains, nous avions suivi les effets de Panda, et, depuis avril, procédé à des évolutions sur notre site pour tenter d'en bénéficier au maximum. Par exemple, nous avons désindexé certaines pages à faible valeur ajoutée, comme les mentions légales, les formulaires de contact ou les pages de résultats du moteur de recherche interne, afin d'éviter les mauvais taux de rebond. Nous avons également fait un gros effort sur les temps de chargement des pages, notamment en réduisant le poids et la taille de nos images. »

 

Christophe Houzé, responsable Internet et mobile chez MMA

NON : « Nous n'avons pas constaté d'évolutions notables »

  • « Panda pouvait affecter entre 20 et 25% de notre trafic, sachant que près d'un quart de nos internautes provient du référencement naturel. Mais en voyant qui se passait aux États-Unis, nous avons rapidement compris qu'il n'allait pas révolutionner notre référencement. Nous avons donc décidé d'agir, si besoin, au moment où il arriverait en France plutôt que de faire du préventif. En comparant les positionnements de nos quarante mots clés principaux sur les quinze jours qui ont précédé Panda et les quinze jours qui l'ont suivi, nous n'avons pas constaté d'évolution notable. Si nous avions perdu de la visibilité, nous aurions investi un peu plus dans le référencement payant. »

 

Tanguy Thévenet, fondateur du comparateur Hyperassur

 NON : « Panda ne nous a pas traités comme les comparateurs généralistes »

  • « L'arrivée de Panda en France n'a rien changé pour nous. Notre visibilité et notre trafic sont restés les mêmes. Notre métier est différent de celui des comparateurs généralistes, comme Twenga ou Kelkoo, qui, eux, ont été affectés par Panda. Nous ne référençons pas des milliers de produits allant de l'appareil photo à la cafetière, en passant par les chaussures. Nous ne faisons pas de copier-coller des caractéristiques des produits. Avant d'avoir le résultat de leur recherche sur les comparateurs d'assurances les internautes doivent remplir un formulaire... Nous ne sommes pas du tout dans le même monde que les comparateurs généralistes. »

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