Poursuivre la route autrement
Baisse de la sinistralité, stagnation du parc automobile et modification de la chaîne de traitement des dossiers (contrôle des devis réalisés par les réparateurs sans intervention d'expert, par exemple) sont des tendances qui, si elles se généralisaient, pourraient se traduire, pour les experts en automobile, par une réduction de 25% de leur effectif en dix ans. C'est donc un avenir morose qui s'ouvre pour ce métier, si l'on s'en tient à cette estimation issue de l'enquête orchestrée par l'Observatoire des métiers des professions libérales (OMPL). Cependant, cette étude, réalisée avec le cabinet Pollen Conseil, fournit aussi une série de préconisations pour permettre à la profession de s'adapter aux mutations en cours.
Un point commun : s'unir pour réagir
La profession a déjà beaucoup évolué ces dernières années. L'essor des nouvelles technologies - logiciels de gestion, outils nomades et systèmes d'expertise à distance - a modifié le travail des experts et du personnel administratif. « Dans la population des plus de 40 ans, on observe un rapport de 1 expert pour 1,7 administratif, alors qu'il est de 1 pour 0,6 chez les moins de 40 ans », note Christian Jeammot, consultant de Pollen Conseil. Au sein des cabinets, les tâches de saisie de rapports disparaissent au profit d'un travail d'assistanat nécessitant des compétences plus poussées en organisation, ainsi que de bonnes connaissances techniques et juridiques. D'où la nécessité de mettre en place des modes de recrutement plus sophistiqués et des formations plus pointues.
Autre transformation amorcée : l'évolution du métier vers des spécialités techniques, telles que l'expertise des deux-roues, des poids lourds, du matériel agricole, ou encore l'analyse des causes des accidents et des avaries de transport.
En parallèle, les experts libéraux fusionnent au sein de cabinets de taille plus importante ou s'organisent en réseaux. Depuis la création d'Ader, en 1996, plus d'une douzaine de groupements ont vu le jour. Certains réunissent une poignée d'experts au niveau local, d'autres maillent tout le territoire. Certains élaborent des procédures qualité, d'autres développent des outils informatiques... Il existe peu de points communs entre ces différentes initiatives, si ce n'est la volonté de créer des synergies afin de réaliser des économies d'échelle, d'être plus efficaces et de mieux répondre aux exigences des assureurs.
Une mutualisation croissante et multiforme
La mutualisation, qui constitue un axe fort des préconisations de l'OMPL, devrait encore s'intensifier à l'avenir. Outre le partage de moyens techniques, comme c'est déjà le cas aujourd'hui, la coopération entre cabinets peut prendre la forme de synergies administratives, de partenariats en vue de favoriser la mobilité entre cabinets, d'échanges de bonnes pratiques, de prestations croisées, comme des missions d'audit destinées à mieux maîtriser la qualité, ou de groupes de travail pour imaginer de nouvelles voies de développement... C'est pour suivre de plus près ce mouvement que l'Alliance nationale des experts en automobile (Anea) s'est dotée, fin 2011, d'une commission consacrée aux réseaux.
L'étude de l'OMPL insiste, par ailleurs, sur le volet management, pilotage et organisation. Encadrement d'équipe, intégration de fonctions transversales (informatique, statistiques, etc.), élaboration de plans de développement annuels, mise en place de démarches qualité, adoption d'outils d'analyses et de reporting : ce sont autant de pistes à explorer pour sécuriser l'itinéraire de toute une profession.
Les experts en automobile
- 2 819 experts inscrits sur la liste nationale
- 4 827 salariés en équivalent temps plein
- 584 entreprises, dont BCA expertise (1 220 collaborateurs)
- 6,4 salariés par entreprise (hors BCA expertise)
- 77% des salariés travaillent dans des entreprises de six salariés et plus (hors BCA expertise)
- Une quinzaine de réseaux à dimension locale ou nationale
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