Groupe mutualiste d'assurances : Dans la tempête, Groupama change le capitaine
« Standard et Poor's m'a tuer », pourra écrire Jean Azéma dans ses mémoires. Il ne fait aucun doute que la dégradation, en septembre, de la note de Groupama a pesé lourd dans la décision du conseil d'administration de le remplacer par Thierry Martel à la direction générale et Christian Collin comme directeur général délégué. L'agence de notation Standard et Poor's, suivie par Fitch, a jugé insuffisant le niveau de fonds propres du cinquième assureur français. Sa marge de solvabilité atteint 130%, contre 180% en 2009, et Groupama paie cash la chute en Bourse de la Société générale et de Véolia, dont il est actionnaire à 4,09% et 5,47%.
Les comptes du mutualiste, qui réalise 30% de son chiffre d'affaires en dehors de l'Hexagone, souffrent également d'une internationalisation, principalement dans les pays du sud de l'Europe, menée au pas de charge à partir de 2007. À un coût bien trop élevé, jugent les analystes financiers.
L'ambition de figurer parmi les dix premiers assureurs européens est abandonnée, et Thierry Martel ne peut pas se contenter d'un plan de 400 ME d'économies d'ici à 2013. « Insuffisant », ont déjà jugé les agences de notation, d'autant plus que le premier assureur du monde agricole devrait être obligé, comme ses confrères, de provisionner une nouvelle dépréciation des obligations grecques.
Avant son départ, Jean Azéma évoquait « l'entrée d'investisseurs extérieurs sans passer par une cotation en Bourse », qui paraît, elle aussi, passée aux oubliettes.
Recapitaliser sans malmener le modèle
Il y a quelques semaines, le site Internet Mediapart assurait l'existence de discussions avec la CNP, malgré les démentis de son directeur général, Gilles Benoist. Les patrons des caisses régionales, actionnaires de Groupama SA, avaient brutalement débarqué, en 2000, le directeur général, Bernard Delas, et son adjoint, Gilles Laporte, pour avoir malmené le fonctionnement mutualiste.
Un peu plus de dix ans plus tard, la tâche de Thierry Martel s'annonce plus que complexe pour préserver ce modèle original de l'assurance française.
CHRONIQUE D'UNE CHUTE ANNONCÉE
- Mai 2011 Standard et Poor's dégrade Groupama de « A- » à « BBB+ » en raison de son exposition aux dettes souveraines.
- 13 septembre L'agence de notation place le groupe sous surveillance négative du fait de son exposition aux marchés financiers.
- 23 septembre Groupama annonce un plan d'économies de 400 ME à horizon 2013.
- 23 septembre Standard et Poor's dégrade la note à « BBB » et conserve la perspective négative.
- 27 septembre Fitch sanctionne Groupama, qui passe de« A- » à « BBB » et même à « BBB- » pour la note de dette à long terme.
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