Anne Mounolou, secrétaire générale de l’Association des assureurs mutualistes (AAM) : madame 100 000 volts
Entre syndicalisme et affaires publiques, cette juriste de formation rompue au lobbying et passionnée d’opéra veut mettre en musique la vox mutualiste au sein de la maison commune de l’assurance.

«Le silence est le dernier refuge de la liberté », écrivait l’Helvète Michel Campiche en 1985, dans son ouvrage « Du haut de la solitude ». Connue pour son parler-vrai, sa liberté de ton, Anne Mounolou souscrit volontiers à cette maxime. « Je reconnais avoir une expression plutôt directe, claire et sans détour, ce qui me vaut, je pense, le respect de mes interlocuteurs. Ils savent que je ne vais ni altérer mes opinions, ni m’enfermer – donc les enfermer – dans des rondeurs d’expression », déclare la nouvelle secrétaire générale de l’Association des assureurs mutualistes (AAM), opérationnelle depuis début septembre dernier. Certes, dire ce que l’on pense et correspondre à ce que l’on dit a, en apparence, tout du parfait poncif. En apparence seulement. Car dans un univers qui aseptise et standardise, qui redoute et traque le risque, qui récompense la pensée unique et le conformisme, cette parole directe ne va guère de soi. Cette qualité oratoire et cette énergie tutta forza qu’elle aurait presque volé à Tosca de Puccini, « mon opéra préféré », Anne Mounolou l’a, sans conteste, cultivée tout au long de son parcours, entre affaires publiques, syndicalisme et mutualisme.
SON PARCOURS
- Son âge 52 ans
- Sa formation Titulaire d’un DEA de droit public et d’un Executive Health MBA, diplômée de l’IEP Paris et de l’Académie de droit international de La Haye
- Sa fonction Secrétaire générale de l’Association des assureurs mutualistes
Changement de cap
Dans sa carrière, il y a un avant et un après 2003 : cette année-là, elle quitte le Medef après 13 ans d’engagement, d’abord à la direction des études législatives, puis comme directrice de cabinet de Denis Kessler, alors vice-président du syndicat patronal. Elle rejoint la Fédération nationale de la mutualité interprofessionnelle (FNMI). De cette longue séquence au sein du mouvement, la lobbyiste – « le terme était proscrit à l’époque » – en retire des souvenirs indélébiles. D’abord au cours de son entretien d’embauche, lorsqu’elle apprend que son recruteur a procédé à une enquête auprès des services généraux : « À l’époque, c’était l’usage pour ce type de fonction. Nous étions en 1990. Avec un père militant socialiste, les vents ne m’étaient clairement pas favorables ». Aux études législatives, cette juriste de formation éclectique planche sur les textes phares des législatures successives, dont les premiers projets de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), tout en assistant aux grandes transformations du syndicat : la fin du financement « sous le manteau » des partis politiques, la transformation du Conseil national du patronat français (CNPF) en Medef par Ernest- Antoine Seillière, la « refondation sociale » lancée en 2000 par Denis Kessler et Nicole Notat, secrétaire générale de la CFDT, et la création des premières Université d’été…
Une valeur… la confiance
Le saut dans le mutualisme, à la FNMI, Anne Mounolou ne le doit pas à une adhésion aux valeurs du « un homme, une voix ». « J’ai répondu à une annonce d’un cabinet de recrutement. Petite-fille d’un grand-père militant MGEN, mon affectio societatis mutualiste était d’ordre familial et s’arrêtait à peu près là », admet-elle. Durant ses dix ans au sein de la fédération, elle construit un « très bon binôme, fondé sur la confiance » avec Maurice Ronat, président d’Eovi-Mcd et aujourd’hui président de l’Unocam, avant de rebondir au sein d’Adrea Mutuelle. Désormais au service des mutuelles du code des assurances, elle entend défendre les positions de ses adhérents dans la nouvelle maison commune (FFA). « Je serai vigilante sur la préservation du modèle d’entreprise mutualiste, y compris celui des petits adhérents dans un environnement qui les bouscule fortement. » Forte de sa persévérance et de son esprit de persuasion, nul ne doute de sa capacité à tenir cet engagement.
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