D'un mandat l'autre
Jean-François Husson a quitté le métier d'agent général, mais il reste en prise avec l'assurance, un sujet qui s'invite régulièrement dans l'Hémicycle.

Son parcours, retracé avec franchise et conviction, finit par faire oublier le faste du Sénat. Mais quand, à plusieurs reprises, Jean-François Husson salue et prend des nouvelles de ceux et celles qui traversent le salon des Messagers d'État, l'anachronisme du lieu rejaillit. Élu sénateur en 2011, il pourrait ne plus y faire attention. Et pourtant, « convenez que comme environnement, il est difficile de trouver mieux. J'ai le sentiment de côtoyer plusieurs siècles de notre histoire », ajoute Jean-François Husson, qui a débuté en tant qu'attaché parlementaire avant de devenir agent général (Lloyd Continental puis Swiss Life).
Ce fils d'agriculteur, qui a mené de front mandats électoraux et mandat d'agent général, a cédé son activité en juillet 2012 pour se mettre entièrement au service des citoyens. Les questions d'assurance, il les aborde désormais du fond de l'Hémicycle, où il siège comme non-inscrit. Ces temps-ci, les occasions de replonger dans ce qui a fait son quotidien pendant vingt et un ans ne manquent pas. Dernièrement, il y a eu la généralisation de la complémentaire santé, une mesure « méritoire, car elle vise à l'équité entre salariés, quelle que soit la taille de l'entreprise, mais elle reste difficile à mettre en oeuvre dans un pays exsangue ».
Penser globalement, agir localement
De ce dossier, et d'autres comme le projet de loi « Hamon », Jean-François Husson retient « la méconnaissance qu'ont le gouvernement et parfois certains parlementaires du monde de l'assurance, de son fonctionnement et de ses règles ». L'épisode des clauses de désignation a été révélateur. « Ces accords signés à Paris aboutissent à une concurrence déloyale, à une inflation des prix et à une destruction de l'économie dans les territoires. » Le sénateur s'étonne encore qu'un « gouvernement qui fait de l'économie sociale et solidaire une priorité » les ait réintroduites. Depuis, le Conseil constitutionnel a tranché. Une bonne nouvelle pour celui qui s'est prononcé contre ces clauses, en séance et par amendements.
SON PARCOURS
- Son âge 52 ans
- Sa formation Sciences Po
- Ses fonctions Sénateur de Meurthe-et-Moselle, conseiller municipal de la ville de Nancy, vice-président de la Communauté urbaine du Grand Nancy.
Prochainement, il aura l'occasion de se pencher sur d'autres sujets qui lui tiennent à coeur : la retraite, la sécurité sociale, « des dossiers passionnants parce qu'ils impliquent des réflexions sociétales profondes et des problématiques très concrètes ». Participer aux débats nationaux, voire européens, tout en ancrant ses actions dans des projets locaux, c'est ce qui le guide dans sa carrière politique. Jouer collectif aussi, mais « garder [sa] liberté d'expression et d'appréciation ». Et continuer à confronter ses idées avec la réalité du terrain, comme il le faisait en tant qu'agent.
Agent ou élu, même obligation de résultat
« Je passais beaucoup de temps en clientèle, ce que certains dans la profession ne font plus. C'est une erreur à mon avis. Lorsque l'on rencontre le client chez lui, on entre dans son intimité, c'est là qu'il se dévoile. » Avec les médecins, ou les facteurs en milieu rural, les agents font partie, selon lui, des rares professionnels encore en prise directe avec la population. « Ce sont des témoins vivants de l'état de l'opinion », dit-il, encourageant ceux qui exercent à s'impliquer dans les débats publics.
Élu et agent, ses deux carrières ont, selon lui, des similitudes. « La relation de proximité, voire de séduction, que l'on a avec les électeurs est assez proche du travail de fidélisation et de satisfaction des clients. Dans les deux cas, il est possible de bluffer une fois, mais pas deux. Au final, ce sont les actes et les résultats qui comptent. Sinon, vous êtes immédiatement sanctionné. » Les électeurs souscriront-ils à nouveau ? Les urnes le diront.
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