Jean-Pierre Cassereau (MCRN) : un président collectif

Comme le résume un membre du conseil d’administration de la mutuelle pour décrire son président : « Il est très investi et il a gardé son cœur de militant ». De fait, depuis qu’il est entré comme bénévole à la Mutuelle des cheminots de la région de Nantes, devenue MCRN en 2011 pour signifier son ouverture à tous, Jean-Pierre Cassereau n’a pas compté son temps. C’est à l’âge de 38 ans que ce technicien en télécom à la SNCF a été sollicité par un collè­gue pour rejoindre cette mutuelle santé et la faire connaître.

Un an plus tard, il entre au conseil d’administration. Dans la foulée, il est élu secrétaire général adjoint. Il assure une première fois la présidence entre 1997 et 2000. Onze ans plus tard, on lui confie de nouveau le flambeau sans qu’il ne se soit jamais présenté. « Je n’aurai jamais imaginé ce parcours. Cela a beaucoup pesé sur ma famille », explique celui que l’on croise souvent avec une valise. Juste avant la fin de son premier mandat, la mutuelle (7 salariés aujourd’hui) se dote d’un centre de santé dentaire qui emploie désor­mais 10 personnes. Mais en toute modestie, Jean-Pierre Cassereau ne veut pas mettre cela à son actif : « C’est un travail collectif ».

Rien ne prédestinait, ce grand costaud aux larges épaules retrai­té depuis 2007, à cette carriè­re. Né à Angers, ce fils d’ouvriers se voyait bien passer le Bac. « J’avais entre 11,5 et 12/20 de moyenne en troisième et on m’a refusé », se souvient-il encore blessé de ne pas avoir eu cette chance. C’est peut-être de cette injustice que naît son obsession pour la solidarité et l’équité.

SON PARCOURS

• Son âge 63 ans
• Sa formation BEP d’électronique
• Sa fonction Président de la MCRN

Un bureau partagé

Nous sommes après 1968. Les brevets d’études professionnels (BEP) se mettent en place, et le titulaire d’un brevet d’étude – BEPC – a alors le choix entre les filières électrotechnique automatisme et électronique. Il optera pour cette dernière, sans grande conviction du haut de ses 14 ans. « Heureusement, ça m’a plu dès que je suis rentré dans le concret, une fois à la SNCF ». On lui confie la surveillance des installations téléphoniques dans un large secteur autour de Niort. C’est ainsi qu’il est amené à fréquenter tous les corps de métier de l’entrepri­se. Un réseau qui lui sera utile pour diffuser les valeurs de la mutuel­le. « Insistez, c’est une vraie mutuelle. Nos fondamentaux sont la solidarité intergénérationnelle pour la prise en charge de la mala­die », déclare le président, avant d’ajouter que la mutuelle, créée voilà 37 ans propose depuis toujours un panier unique sans options.

Jean-Pierre Cassereau a conservé ses convictions en toute simplicité. Il reçoit en chemise, sans cravate, dans un bureau partagé. Habituellement, quand il vient au siège à Nantes – au moins chaque lundi – l’Angevin s’installe plutôt dans la salle du conseil d’administration. Il prend place autour de la table et travaille au milieu des autres bénévoles de passage. Malgré sa carrure digne d’un rugbyman, il n’est pas homme à s’imposer. « Je suis un faux calme », confie celui qui a du mal à dire « je ». Ou alors pour répéter avec un sourire discret : « Je ne suis que le président du CA, avec une voix ». Si on lui demande de quoi il est le plus fier, il parle du fait que la MCRN a su garder le cap.

Sa priorité pour 2016 : « Se développer pour vivre et défendre nos valeurs. Et pour les défendre, il faut se développer ! ». Ainsi MCRN vient de rejoindre l’union mutualiste de groupe Solimut afin de mutualiser des services telle la conception d’offres. Ce rapprochement commence à porter ses fruits : la mutuelle, qui compte 5 063 adhérents individuels, a déjà décroché une vingtaine de contrats collectifs et 250 adhérents supplémentaires.

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