Jérôme Saddier, directeur général délégué : réformiste radical.
Il maîtrise les arcanes de la politique comme celles de la Mutualité : le nouveau directeur général délégué est l'homme de la situation pour accompagner les alliances de la Mutuelle nationale territoriale dans le monde des collectivités territotiales.

La différence entre le monde de la Mutualité et celui de la politique ? « Le premier est plus concret. On ne fait pas que parler de solidarité », répond Jérôme Saddier. Ferait-il partie des déçus de la politique ? Pas du tout. Mais le temps politique lui semble trop court. « Je pense que dans la Mutualité, on a plus de temps pour faire bouger les lignes. » Cet homme qui a évolué dans les cabinets ministériels des années Jospin parle en connaissance de cause.
Du combat collectif...
En octobre 2000, Jérôme Saddier suit Élisabeth Guigou du ministère de la Justice à celui de l'Emploi et de la Solidarité. Ce grand ministère, dont le champ couvre la Santé et les Affaires sociales, l'a marqué. « Nous sommes arrivés le jeudi et le débat à l'Assemblée sur le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) commençait le mardi. » Une entrée en matière sur les questions de santé plutôt rude. Rude, l'année et demie qui suit le sera également. Les conflits et plans sociaux se succèdent. C'est à cette époque qu'apparaît l'expression de « licenciements boursiers » après une restructuration chez Michelin, qu'est votée la loi de modernisation sociale, qui marquera la reconnaissance du harcèlement au travail et renforcera la législation sur les licenciements. Il en parle comme de son premier grand souvenir. Le deuxième, c'est la révision des lois de bioéthique. « Un beau débat parlementaire, où les convergences sont tout sauf figées d'avance. Chacun mettait ses convictions sur la table. »
Pour Jérôme Saddier, qui se définit comme un « réformiste radical » - c'est-à-dire quelqu'un qui est convaincu qu'il y beaucoup de choses à changer dans cette société, « mais toujours par la voie de la réforme » -, c'est une période passionnante, car favorable aux réformes. Mais c'est aussi une vie où l'on passe une partie de ses soirées et de ses week-ends dans les allées du pouvoir et dans ses dossiers. Début 2002, l'envie de voir grandir son fils, né l'année précédente, l'incite à prendre la tangente. Direction Genève, où on lui propose un poste de conseiller social auprès des Nations unies. Il en parle avec le ravissement de ceux qui ont réalisé un rêve d'enfant. Pour lui, né de l'autre côté de la frontière, Genève, c'est une carte postale et une plaque de chocolat. Les organisations internationales, c'est « Belle du seigneur », d'Albert Cohen. D'ailleurs, « cela n'a pas beaucoup changé », assure-t-il. Il reste très attaché au bureau international du travail (BIT), seule organisation qui ne travaille pas seulement avec des diplomates mais avec trois collèges, gouvernements, employeurs et syndicats.
... à la communauté de moyens
Mais sa compagne trouve la vie sur les bords du lac trop tranquille, et, surtout, elle ne trouve pas de travail. Un nouveau tournant s'esquisse. « J'étais par hasard sur le site Web de la FNMF, et j'ai répondu à une annonce de la Mutualité fonction publique. » Dès qu'il rencontre Maurice Duranton, alors président de la MFP, tout se décide très vite. « C'est là que j'ai attrapé le virus de la Mutualité », dit-il. Ce qui l'y a passionné ? « C'est la seule maison commune de tous les fonctionnaires, quels que soient leur corps et leur grade. » Après deux années à la MFP, quatre à la LMDE et une dans le conseil (au service des mutuelles), ce virus ne l'a pas quitté. À l'entendre parler de ses convictions et de son travail, il partage sans doute beaucoup de choses avec le président de la MNT, Jean-Pierre Moreau, dont il parle comme « d'un homme de convictions, mais toujours à l'affût d'idées nouvelles, et qui ne se soucie pas des querelles de chapelles ».
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