L'expert maritime, celui qui court les pontons (Portrait métier)

L’expertise maritime des navires de plaisance est un petit monde qui cherche à se structurer, à l’ombre de l’expertise automobile. Ce métier attire des spécialistes du nautisme, venus à l’expertise pour leur deuxième partie de carrière.

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L'expert maritime, celui qui court les pontons (Portrait métier)
Patrick Romano (expert maritime à Sainte-Maxime, dans le Var).

Expert maritime 

  • Les missions 
    Évaluer la valeur d’un bateau ou le coût d’un sinistre. Il intervient en marine marchande ou nautisme, principalement sur requête des assureurs.
  • Le profil
    L’expert maritime est un professionnel (charpentier, mécanicien, marin, etc.) qui s’est spécialisé en expertise. Ce n’est pas une profession réglementée.

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Le nombre d’experts français en plaisance recommandés par le Cesam (Comité d’études et de services des assureurs maritimes et transports) en 2015. Le nombre total d’experts maritimes en plaisance est inférieur à 100.

Au salon nautique de Paris, Patrick Romano, expert maritime à Sainte-Maxime (Var), parcourt les allées avec un imposant dossier logé dans son cartable en cuir : les caractéristiques d’un nouveau moteur qu’il doit étudier. « L’expert maritime ne doit pas se contenter de constater une casse. Il doit aller à la pêche aux infos pour compren­dre les raisons de l’incident ainsi que les répercussions possibles », explique cet ancien mécanicien de la Marine nationale. Après quelques mètres, son regard se pose sur une coque dotée d’hélices orientées vers l’avant. Une innovation datant de 2004 qui occasionne des sinistres inédits pour les assureurs. Patrick Roma­no, qui réalise 80 % de ses dossiers annuels dans l’assurance (les 20 % restants étant des rapports préventes pour les particuliers), veut présenter les impacts de cette nouvelle technique à une gestionnaire de sinistres venue en formation sur le salon. Chaque terme est expliqué avec des mots simples. En effet, la pédagogie est indispensable face à des gestionnaires qui n’ont parfois jamais mis les pieds sur un bateau. « Les équipes bougent beaucoup dans les compagnies », constate Patrick Romano. La gestionnaire rencontrée à Paris ajoute que les plaisanciers n’ont pas forcément non plus le vocabulaire adéquat pour déclarer un incident. Elle se nourrit donc des nombreuses photos glissées dans les rapports d’experts pour poser les bonnes questions à l’assuré.

Avant de rejoindre des collègues pour une réunion d’échanges sur la profession, Patrick Romano assure que le principal défi de l’expertise maritime est désormais la professionnalisation. Lui-même a choisi de passer en 2012 la certification « Experts évaluateurs d’assurances – spécialité plaisance », proposée par le Cesam (Comité d’études et de services des assureurs maritimes et transports). Cependant ce certificat n’a pas eu d’effet sur le nombre de dossiers qu’il traite chaque année, soit un peu plus de 150.

Trouver sa place

En effet, conformément à la décision du Conseil de la concurrence de janvier 2009, les compagnies n’ont pas l’obligation de missionner les experts certifiés, ces derniers n’étant que recommandés par le Cesam. « C’est un non-sens », regrette Patrick Roma­no. Il précise toutefois que la certification est « vertueuse » car elle oblige à une remise à jour des connaissances sur une palette très large de domaines techniques, puis à une formation continue obligatoire. En 2015, l’expert a suivi une formation sur les rapports d’abordages et une autre sur les raccords de peinture. Celle-ci lui permet d’avoir des arguments techniques soli­des pour fixer les travaux de réparation. Car l’expert est un juge de paix qui doit résister aux pressions. Patrick Romano estime ainsi que 10 à 15 % des dossiers sont contestés par l’assuré. Il ne cache pas non plus les menaces, parfois physiques, auxquelles la profession est confrontée. Cepen­dant, avant de rejoindre Sainte-Maxime où il équilibre son temps entre visites de terrain et longues heures de recherche à son bureau, Patrick Romano jure qu’il ne laisserait sa place pour rien au monde : l’homme est accro au plaisir de l’investigation.

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