Raïa Faby (Gras Savoye) : L’enthousiasme chevillé au corps
Chez Gras Savoye, Raïa Faby prend en main les sinistres majeurs, toutes branches confondues. Un challenge que la trentenaire juge passionnant.

Enfant, Raïa Faby ne voulait pas devenir pompier ou vétérinaire mais tout simplement chef. « En Bulgarie, où j’ai grandi jusqu’à l’âge de 12 ans, j’étais chef de ma classe et je voulais en faire mon métier. Cela vient peut-être de mon côté ordonné », glisse-t-elle. Pari réussi puisqu’elle est désormais en position de manager en tant que directrice technique indemnisation chez Gras Savoye. « Mais la réalité du métier de manager, que j’ai pu découvrir depuis, est quelque peu différente de ce que j’imaginais enfant ! » précise-t-elle.
Son entourage évoque moins son autoritarisme que son enthousiasme. « Elle fait preuve d’ambition au sens noble du terme. Elle a à cœur d’imprimer ses idées. Lors de notre première rencontre, j’ai été marquée par sa curiosité et sa passion pour le métier », précise Kadidja Sinz, ex-directrice générale France de l’assureur XL Catlin, qui a joué un rôle de mentor auprès d’elle au sein du réseau féminin Pluri’elles. Kadidja Sinz a guidé son passage du monde des avocats à celui des assureurs au milieu des années 2000. Une évolution professionnelle que Raïa Faby n’a jamais regrettée. Pour décrire ses journées, la trentenaire s’exclame dans un grand sourire : « C’est de la négociation permanente ! » Mais elle explique avoir progressé comme jamais depuis son arrivée chez Gras Savoye en 2014. « Mes expériences précédentes en compagnies (assurance et réassurance) m’aident à anticiper les positions de mes interlocuteurs et à les challenger. » Même si elle ne cache pas les frustrations que peut entraîner le fait de ne pas avoir entre ses mains la décision finale, elle apprécie sa position de conseil, qui lui rappelle parfois la robe noire des avocats qu’elle a un temps revêtue.
D’un combat à l’autre
Au quotidien, Raïa Faby se bat pour que la digitalisation aille de pair avec la technicité chez les courtiers. Une question de survie. Elle émet aussi le souhait de laisser plus de place à l’expertise côté assurés, pas seulement dans les garanties dommages. « J’aimerais que toutes les polices prennent en charge les frais d’experts assurés pour que naisse un vrai débat sur l’évaluation financière et, par ricochet, sur les garanties d’assurance. Nous gagnerions à développer l’expertise contradictoire. » Et sur son temps libre, elle s’attelle à un tout nouveau challenge : la présidence de l’association de promotion des femmes dans l’assurance, Pluri’elles.
SON PARCOURS
- Son âge 38 ans
- Sa formation DEA de droit
- Sa fonction Directrice technique indemnisation
Comme une boucle bouclée
« Il est trop facile de laisser une association péricliter par manque d’implication », redoute-t-elle. Mais les chiffres tendraient plutôt à la rassurer : 25 nouvelles adhérentes en moyenne chaque année. « C’est beaucoup quand on sait que le total des effectifs était de 100 il y a encore deux à trois ans. » L’association, longtemps marquée par une forte présence du monde de l’IARD, accueille de plus en plus de femmes issues des mutuelles.
De son côté, Raïa Faby s’est engagée, moins par revendication féministe que par désir de valoriser des femmes aux parcours exemplaires, qui avaient leur place aux plus hauts postes de responsabilité. Elle se réjouit du changement de mentalité notable depuis une dizaine d’années. « Les femmes ont accédé aux postes qu’elles méritaient chez RSA, Zurich, XL ou Chubb, et cela motive les jeunes collaboratrices », explique-t-elle en soulignant : « Elles ont su s’imposer dans des sociétés internationales. »
Mais justement, quid des mastodontes tricolores ? « Dans les entreprises françaises, il reste encore un peu de chemin à faire », concède-t-elle. Puis elle cite un autre combat, celui de la diversité au sens large. « Je crois que l’assurance française est prête à offrir à des collaborateurs talentueux, issus de la diversité, des postes à responsabilité. » Elle s’engage aussi pour une meilleure conciliation entre la vie professionnelle et familiale, pour les hommes comme pour les femmes, avec notamment un usage plus large du télétravail. Une idée qui progresse chez son employeur, sous l’impulsion de Towers Watson.
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