Vincent Gerondeau, fondateur de ClairAssur : La reconversion permanente
Lorsqu'on lui demande qui est son modèle, Vincent Gerondeau répond, sans hésiter, « Steve Jobs ». Comme le fondateur d'Apple, cet ingénieur de formation (dont le premier ordinateur a d'ailleurs été un Macintosh) est un passionné d'informatique. Comme le gourou de la Silicon Valley, qui a été débarqué de son entreprise puis rappelé pour la redresser avec le succès que l'on connaît, ce golfeur émérite (handicap 15) n'a pas peur de repartir de zéro.
Le choix aux internautes
Après six ans passés chez PartnerRe en tant que souscripteur réassurance dommages et RC, Vincent Gerondeau décide, à 43 ans, de tout plaquer pour créer ClairAssur*, un comparateur d'assurances en ligne d'un genre un peu particulier. Si, comme ses concurrents, le site propose aux internautes de remplir un questionnaire sur leurs assurances en auto, en habitation ou en santé, en revanche, leurs informations personnelles ne sont en aucun cas divulguées aux courtiers et aux agents généraux partenaires qui leur proposent des devis. « De cette façon, les particuliers ne prennent pas le risque d'être harcelés de relances. C'est eux qui décident de prendre contact avec l'assureur de leur choix », souligne Vincent Gerondeau.
Ce père de trois grands enfants (17, 15 et 13 ans) a choisi, quant à lui, de quitter les tours de La Défense pour un tout petit local près du quartier des Batignolles, à Paris. « Après dix ans chez PartnerRe, dans un contexte de consolidation permanente de l'industrie de la réassurance, j'ai préféré prendre les devants et réaliser mon rêve de création d'entreprise. »
Signe de cette époque où il avait en charge la relation clients, le suivi des grands sinistres et l'analyse des risques d'une partie des pays d'Asie du Sud-Est, une assurance contre les attaques de crocodiles australienne est épinglée au mur de son nouveau bureau situé dans la (bien nommée ?) rue de la Félicité. « Les souscripteurs étaient surnommés les voyageurs, mais j'effectuais seulement cinq à six déplacements par an. »
Ce n'est pas le premier changement de cap pour Vincent Gerondeau, qui a travaillé d'abord, durant sept ans, dans des sociétés de services informatiques. Ensuite, il a préparé un MBA à l'Insead, avant de se reconvertir dans... la réassurance. « Je ne voulais plus occuper une fonction support, mais, au contraire, devenir opérationnel, être au coeur de l'activité d'une entreprise. » Cette évolution ne sait pas faite sans douleur. « J'ai dû apprendre la réassurance en partant de zéro. »
Rentabilité visée en 2013
Aujourd'hui, pour son site, Vincent Gerondeau prépare une levée de fonds qui devrait avoir lieu dans le courant du deuxième trimestre. D'ores et déjà, ClairAssur revendique 200 courtiers et agents partenaires, dont les abonnements varient entre 25 et 270 s. « Nous souhaitons comptabiliser au moins 1 000 partenaires d'ici à la fin de l'année, afin de pou-voir couvrir l'ensemble du territoire », explique son fondateur qui vise, en dépit de la forte concurrence des autres comparateurs et des importantes dépenses en communication à engager, la rentabilité à l'horizon 2013. Car l'optimisme est un autre trait de caractère que Vincent Gerondeau partage avec Steve Jobs.
* www.clairassur.fr
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