Transport : faute lourde de la SNCF
EMMANUELLE BERNARD
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EMMANUELLE BERNARD
Les faits
Renault confie l'organisation du transport de ses véhicules neufs à un commissionnaire (CAT) qui charge lui-même un autre intermédiaire (STAV) de cette mission. Ce dernier s'en remet à la SNCF pour effectuer le transport effectif des voitures. Alors que les wagons affrétés stationnaient en gare de Nîmes, les voitures sont abîmées par un orage de grêle. Renault et ses assureurs (Axa et Tokyo Marine Europe Insurance) assignent la SNCF et les commissionnaires en réparation.
La décision
Retenant la faute lourde de la SNCF, la cour d'appel de Versailles (2 juillet 2009) la condamne solidairement avec les deux commissionnaires à payer 23 000 € de franchise restés à la charge de Renault et 350 987 € aux assureurs sur le fondement d'une quittance subrogative. Les juges retiennent que les intervenants (dont la SNCF) avaient conclu un accord européen stipulant la participation du transporteur ferroviaire pour moitié au coût des dommages. D'autre part, la SNCF ne pouvait pas se prévaloir d'une clause contractuelle de limitation de responsabilité en présence d'une faute lourde. La Cour de cassation approuve cette décision.
Commentaire
Dans cet arrêt, la Cour de cassation confirme qu'une clause limitative de responsabilité ne peut pas être invoquée par celui qui commet une faute lourde. En l'espèce, la SNCF invoque la force majeure pour tenter de limiter sa responsabilité, mais l'argument n'est pas retenu. Pour les juges, la SNCF, qui a « laissé immobilisés trop longtemps les wagons affrétés, sans protection suffisante, alors que l'orage était prévisible grâce à plusieurs bulletins météorologiques annonçant des orages violents, n'a pas pris la moindre initiative pour éviter la survenance du dommage ».
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