Trophées de la femme dans l'assurance : les 13 lauréates s'expriment dans l'Argus
Mardi 1er décembre 2015 ont été décernés les Trophées de la femme dans l'assurance. A cette occasion, les treize lauréates de cette quatrième édition ont répondu aux questions de l'Argus et délivré des conseils aux lectrices. Découvrez l'intégralité des interviews, à retrouver dans l'Argus du 4 décembre.

Qui a dit : «Pour réussir dans le monde, retenez bien ces trois maximes : voir, c’est savoir ; vouloir, c’est pouvoir ; oser, c’est avoir»? Réponse : Alfred de Musset. Près de deux siècles plus tard, ce credo est, semble-t-il, repris aujourd’hui par les lauréates 2015 aux Trophées de la femme dans l’assurance.
En effet, pour cette 4e édition, nous avons décidé d’innover en interrogeant – sans pour autant leur dévoiler le résultat final – les 13 femmes récompensées dans les douze catégories en jeu, en leur demandant notamment quel conseil promulguer à celles qui souhaiteraient percer dans le secteur. Chacune, à sa manière, a alors voulu faire passer le même message : pour réussir, il faut oser !
Oser se battre contre les préjugés, oser assumer ses choix, oser ne pas trouver normal de gagner moins, oser saisir les opportunités. Bref, oser être soi-même dans un secteur où les femmes gagnent du terrain, mais où les hommes restent encore majoritaires aux postes de direction.
Cette force de caractère, c’est en tout cas l’un des points qui définit bien ces femmes et qui, par la même occasion, a su retenir l’attention des membres du jury au moment de les désigner, parmi les 60 dossiers reçus cette année. Ayant brillamment réussi dans leur domaine – à savoir l’assurance, la réassurance, la bancassurance, et même la micro-assurance – ces 13 lauréates méritent le coup de projecteur mis aujourd’hui sur leur parcours, mais aussi sur leur personnalité.
Car en lisant leurs interviews, vous découvrirez qu’entre leur carrière et leurs responsabilités familiales, ces femmes ont souvent choisi … de ne pas choisir. Pas question pour elles de faire une croix sur leur vie privée. On ne badine pas avec l’amour.
Trophée de la femme dirigeante
Florence Tondu-Mélique : directeur général opérationnel Europe chez Hiscox
J’ai appris deux choses en cherchant à contribuer et à me réaliser tant dans les sphères professionnelles, personnelles, sociales qu’associatives - le tout dans des journées non extensibles. La première, c’est d’accepter l’imperfection. S’il m’arrive de ne pouvoir concocter le ‘diner presque parfait’ pour des amis, c’est aller à l’essentiel, en l’occurrence le moment chaleureux. La seconde, c’est de savoir renoncer. Car il est bien un prix à payer, et je rêve parfois de grasses matinées ou de soirées devant un bon film. Etre clair sur ses choix et les assumer.
- Quel est votre “petit truc” pour mener de front, vie pro et vie perso ?
J’ai été confrontée dans mon parcours à une grande variété de problématiques et d’environnements. Et je n’ai pas eu un mentor, mais bien une mosaïque de mentors dans ma vie qui m’ont appris et inspirée dans ces situations. Des grands professeurs et théoriciens du leadership. Des hommes et femmes de talent dans leur domaine. Mais aussi des héros du quotidien, dans mes équipes ou ailleurs, qui comme le chante Goldman ‘savent changer la vie’. Il faut cultiver sa façon de regarder les autres, s’en nourrir, et dans le même temps entretenir son unicité, son authenticité.
- Qui vous inspire ?
Jusqu’à un certain point, je ne suis pas persuadée que le fait d’être une femme ait été un obstacle. Cela étant, à un moment, il pourrait y avoir un plafond de verre dans la transmission, dans la cooptation dont on sait qu’elle est plus facile avec une personne qui vous ressemble. Et là, peut-être, le fait d’être une femme rend cette étape plus difficile.
- En tant que femme, avez-vous rencontré des obstacles durant votre carrière ?
Maintenant, comme tout dirigeant, ma vie professionnelle n’a pas été linéaire. Ce qui me semble important c’est d’avoir une direction, la résilience, et l’agilité de s’adapter à toute situation. J’ai parmi mes mentors des personnes issues du monde du sport et ai fait mien le principe « you win or you learn » (réussir sinon apprendre).La connaissance des biais inconscients collectifs. L’éducation différente des filles et des garçons, les projections de la société sur les femmes, mais également sur les hommes, façonnent non seulement nos perceptions et attentes par rapport à chacun des genres mais aussi nos propres barrières mentales. De nombreux travaux de recherche montrent en particulier comment cela affecte les femmes dans leur confiance en elles, leur capacité à prendre des risques, à saisir des opportunités et à développer leurs réseaux. Pour se réaliser pleinement, et ce, quel que soit le domaine dans lequel chacun ou chacune choisit de s’exprimer, la première étape est de comprendre ces biais pour mieux s’en libérer.
- A vos yeux, quel est le point essentiel à améliorer dans l’égalité professionnelle hommes/femmes ?
Une dernière question nous était posée avant la remise des diplômes à Harvard « What will you do with your one and unique life ? » (que ferez-vous de votre seule et unique vie ?). Je crois qu’il faut savoir écouter son coeur, suivre ses aspirations, son instinct. Pour se mettre au service d’un projet qui vous ressemble. Pour donner du sens à son action.
- Quel conseil donneriez-vous aux femmes qui veulent gravir les échelons ?
Trophée de la femme meilleur espoir
Héloïse Lauret : responsable innovation et RSE chez BNP Paribas Cardif
Etre organisée, être organisée, être organisée. La vie est un jeu d'équilibre entre différentes pièces du puzzle de nos vies et en ce qui me concerne chaque pièce du puzzle est indispensable. Alors mes drivers sont l'épanouissement et le plaisir. Le reste attendra.
- Quel est votre « petit truc » pour mener de front, vie pro et vie perso ?
Ma source d’inspiration ce sont les autres, anonymes et moins anonymes, qui comme moi travaillent chaque jour à accompagner les personnes qui les entourent dans des aventures qui paraissaient impossibles. Je suis très curieuse des gens, je pose énormément de questions, je cherche à comprendre et à décortiquer ce qui marche, ce qui ne marche pas et pourquoi. Dans le monde des entrepreneurs, des intrapreneurs, des aventuriers, des gens en général. Puis je fais le tri, je mélange et je réinvente pour adapter à la culture et au contexte de mon entreprise, en cherchant toujours ce juste milieu entre rupture et réalisme, innovation et transformation.
- Qui vous inspire ?
Non, au contraire je trouve qu'être une femme est une force dès lors qu'on a un peu de caractère. Mon étonnement vient du fait que certains, les hommes comme les femmes, continuent d’être surpris quand les femmes ont de l'impact. Personnellement, je suis de ceux qui pensent que décidément les hommes et les femmes sont bien différents et que la sensibilité, la créativité et l'humanité que nous avons, nous les femmes, sont d'excellents outils pour fédérer, mobiliser et changer les choses.
- En tant que femme, avez-vous rencontré des obstacles ?
- A vos yeux, quel est le point essentiel à améliorer dans l’égalité professionnelle hommes/femmes?
Je parlerais bien des salaires, mais c'est tellement évident... Sinon, je ne suis pas du tout favorable aux systèmes de quotas : une femme, comme un homme, doit progresser parce qu'elle est compétente et pas parce qu'elle est une femme. Mais tout le monde doit s'y mettre. Une belle initiative en la matière est le Guide des Expertes (http://epoke.fr/guide-des-expertes/) qui recense de très nombreuses femmes expertes sur des sujets très variés.
- Quel conseil donneriez-vous aux femmes qui veulent gravir les échelons ?
Je n'ai pas de conseil à donner, chacune fait comme elle peut, comme elle veut. Mais je trouve que les femmes doivent prendre confiance et se révéler à elles-mêmes et aux autres en exploitant leurs qualités humaines au service de leurs actions. Dans le monde de l'entreprise, "l'émotion" est souvent vécue de manière négative, or elle est un levier incroyable pour bouger les lignes. Si on sait la manier, c'est une belle occasion de faire la vie dure au cliché de la femme prête à tout pour réussir.
Trophée de la femme manager
Anne Lamotte : directrice commerciale des agents généraux d’Allianz dans la région Paris Nord-Est
- Quel est votre « petit truc »pour mener de front vie pro et vie perso ?
J’ai choisi d’être dans les deux mondes avec la même intensité. Comment ? Avec des plages horaires bien structurées, réalistes et dédiées à chaque personne. Mon outil fétiche ? Mon iPhone avec toujours une batterie de secours.
- Qui vous inspire ?
Je n’ai jamais eu de mentor au sens propre. Mais j’ai eu la chance de rencontrer des très bons managers, des meneurs de troupe. Cela m’a permis de m’inspirer de plusieurs modèles pour me construire en tant que leader.
- En tant que femme, avez-vous rencontré des obstacles durant votre carrière ?
J’ai croisé la route d’un manager qui avait une vision de la femme basée sur quelques clichés. J’ai dû me battre très durement pour vaincre certains préjugés. Par exemple : Anne est une femme, elle est émotive, c’est normal ! J’ai surmonté ces difficultés en faisant face et en démontrant que l’on peut réussir tout en respectant ses propres émotions et celles des autres. Et cela m’a rendue plus forte et encore plus femme !
- À vos yeux, quel est le point essentiel à améliorer dans l’égalité professionnelle hommes/femmes ?
Le point à améliorer : que cette question n’existe plus ! Et pour ça, que l’égalité soit une évidence dans la vie de tous les jours et qu’elle se reflète dans la mixité des équipes de manière pérenne. Finalement, un réflexe et non une réflexion.
- Quel conseil donneriez-vous aux femmes qui veulent gravir les échelons ?
Soyez vous-même et appuyez-vous sur vos forces ! Ayez confiance en vous, car tout est possible pour une femme comme pour un homme.
Trophée de la femme entrepreneur (ex æquo)
Christine Moulinier : directrice générale de Carene Assurances
- Quel est votre « petit truc »pour mener de front vie pro et vie perso ?
Ne pas laisser sa vie professionnelle empiéter sur sa vie personnelle. Bien séparer les deux en planifiant à l’année le temps des loisirs, de la culture et des vacances.
- Qui vous inspire ?
La vie professionnelle et la vie personnelle sont faites de rencontres avec des personnalités au parcours exemplaire. Chacune de ces personnes m’a permis de grandir, de devenir ce que je suis aujourd’hui, mais aussi de construire ma personnalité et d’affiner ma vision de l’entreprise et du management.
- En tant que femme, avez-vous rencontré des obstacles durant votre carrière ?
Comme tout le monde, j’ai bien sûr rencontré des obstacles ! Je les ai surmontés en ayant, à l’esprit, l’intérêt de l’entreprise (c’est un cap qui permet de dépasser les remises en cause liées à sa propre personne) et en restant fidèle à moi-même.
- À vos yeux, quel est le point essentiel à améliorer dans l’égalité professionnelle hommes/femmes ?
Faire comprendre aux femmes qu’elles peuvent réussir aussi bien que les hommes et donc qu’elles peuvent prétendre aux mêmes carrières. Pour cela, il est important de lever les verrous psychologiques.
- Quel conseil donneriez-vous aux femmes qui veulent gravir les échelons ?
Ce serait plutôt une recette : 1/3 de travail, 1/3 d’opportunités (on peut les provoquer), 1/3 de confiance en soi.
Trophée de la femme entrepreneur (ex æquo)
Stéphanie Blanchard : agent général Axa
Avec des journées de 14 h : L'organisation ! La chance d'avoir besoin de peu de sommeil, la sophrologie ... et un mari compréhensif !
- Quel est votre « petit truc » pour mener de front, vie pro et vie perso ?
Melvin Jones : créateur du Lions Club International en 1917 qui disait : "On ne peut aller bien loin dans la vie si l’on ne commence pas par faire quelque chose pour quelqu’un d’autre" et qui posait la question suivante : Que se passerait-il si les individus mettaient leurs talents au service de leur communauté ? Cette question s'applique au quotidien : en famille, en société, et pour ce qui nous concerne ici : le management d'une équipe !
- Qui vous inspire ?
Avec recul et humour ! Je reconnais qu'en début de carrière de "gestionnaire sous mandat" il m'est arrivé de "lire" dans le regard de certains chefs d'entreprise masculin "c'est qui cette petite jeune qui débarque pour me parler marchés financiers !" . J'abordais donc l'entretien avec une pointe d'humour, puis le professionnalisme, l'implication et la force de conviction prenaient le dessus.
- En tant que femme, avez-vous rencontré des obstacles durant votre carrière ?
Une femme n'a plus à prouver qu'elle est capable d'obtenir un diplôme mais une fois installée dans la vie active, elle peut être confrontée au chef d'entreprise qui ne va pas vouloir l'embaucher car elle sera absente pour raison de grossesses, enfants malades.... Améliorons les "espaces" de travail et les horaires ! Ou encore aux différences de salaire ou aux réflexions sexistes qui doivent être condamnées.
- A vos yeux, quel est le point essentiel à améliorer dans l’égalité professionnelle hommes/femmes?
De ne pas avoir de complexe, de croire en elles... et surtout une fois la carrière entamée : être relais auprès de jeunes femmes et notamment dans certains milieux défavorisés pour leur donner envie ! Et que l'on ait plus un jour à se poser cette question.
- Quel conseil donneriez-vous aux femmes qui veulent gravir les échelons ?
Trophée de la femme spécialiste
Marie Fayet : souscripteur senior onshore énergie chez Scor SE
- Quel est votre « petit truc »pour mener de front vie pro et vie perso ?
J’habite à quinze minutes à de mon lieu de travail et je suis très aidée à la maison.
- Qui vous inspire ?
Je suis bon public : beaucoup de gens m’inspirent.
- En tant que femme, avez-vous rencontré des obstacles durant votre carrière ?
Les expatriations de mon mari et la naissance de mes enfants. Mais, j’ai persévéré. Plus que des obstacles, des challenges.
- À vos yeux, quel est le point essentiel à améliorer dans l’égalité professionnelle hommes/femmes ?
Le déroulement de carrière et la rémunération.
- Quel conseil donneriez-vous aux femmes qui veulent gravir les échelons ?
Avoir confiance en soi et oser saisir les opportunités.
Trophée de la femme citoyenne
Marie-Christine Lanne : directrice de la communication et des engagements sociétaux de Generali France
À vrai dire, j'ai du mal à faire tenir l'équilibre ! Ma vie professionnelle prend beaucoup de place, bien trop aux yeux de mon mari. Mon fils a toujours vu sa maman travailler beaucoup alors il est plus tolérant. Je m'en sors par ma capacité de travail et le fait que je me lève très tôt pour préparer ma journée et réfléchir au calme quand la maison est encore endormie.
- Quel est votre « petit truc » pour mener de front, vie pro et vie perso ?
Arrivée très jeune chez Generali, j'ai trouvé deux mentors, presque des parents d'adoption, qui ont « vu en moi plus que moi-même ». Ils m’ont fait confiance malgré ma jeunesse. Ils sont aujourd'hui retraités, mais je n'ai jamais oublié leur soutien : Jean-Pierre Jaurégui, qui était directeur général adjoint de Generali France et Laura Vergne, qui dirigeait la branche plaisance de Concorde, qui m'a tout appris du sponsoring voile. Ils avaient en commun une grande compétence, une très forte personnalité avec des expressions désopilantes et beaucoup de bienveillance envers les autres. J'ai essayé de leur ressembler en cela. Ma patronne, Marie-Louise Antoni est aussi pour moi l'exemple de ce qu’est une femme d'influence : un parcours incroyable et un investissement dans la cause des femmes.
- Qui vous inspire ?
À vrai dire, je n'ai jamais pensé que je rencontrais des difficultés particulières en tant que femme. Mais au départ, je voulais être inspecteur et à l’époque Generali ne prenait pas de femmes car ils estimaient que c'était un métier pour les hommes. Pour des raisons objectives : beaucoup à l'extérieur de chez soi, beaucoup sur la route...mais j'ai toujours regretté de n'avoir pas pu le faire. Par la suite, les difficultés que j’ai ressenties sont liées au fait que la communication est un métier exigeant qui nécessite beaucoup d'investissement personnel. J'ai bénéficié de la bienveillance des 7 dirigeants avec lesquels j'ai eu la chance de travailler. Ils ont compris qu'aimant profondément mon entreprise, je serai forcément avec eux pour relever leurs défis. Le principal obstacle, ça a été la limite de mon énergie et, comme beaucoup de femmes, un manque de confiance en moi.
- En tant que femme, avez-vous rencontré des obstacles durant votre carrière ?
Sans doute le regard des hommes. Je crois qu'ils ne sont pas conscients des questions que nous nous posons en tant que femmes. Et il faut les convaincre que le regard féminin crée de la valeur à côté du leur. Nous voyons au-delà de nous-même car nous portons la vie. Nous sommes dans le temps long et sommes attentives aux liens. Les hommes, eux, sont plus dans le temps court et l'action. J'ai été très frappée de voir les réactions de deux hommes de notre Comité Exécutif qui ont participé aux débats de l'Observatoire des femmes et de l'assurance que Generali a créé en 2011 (NB : réseau féminin interne). Quand ils ont réalisé le manque de confiance chronique exprimé par les femmes, cela les a beaucoup perturbés. Et depuis, cela a renforcé le soutien qu'ils nous apportent.
- A vos yeux, quel est le point essentiel à améliorer dans l’égalité professionnelle hommes/femmes?
Ayez de la persévérance. J'ai la chance de collaborer depuis 5 ans avec Jean-Louis Etienne, médecin explorateur qui a été le 1er homme à atteindre le pôle nord à pied. Il ne cesse de le répéter dans ces conférences : soyez persévérants car on ne sait pas de quoi on est capable. On ne repousse pas ses limites : on les découvre ! Accrochez-vous à vos envies et ne laissez personne vous décourager. Donnez-vous à fond et la réussite sera au rendez-vous.
- Quel conseil donneriez-vous aux femmes qui veulent gravir les échelons ?
Trophée de la femme digitale
Florence Karras : chief digital officer chez BNP Paribas Cardif France
- Quel est votre « petit truc » pour mener de front vie pro et vie perso ?
L’imperfection certainement ! Faire moins de choses, définir des priorités et s’y engager à fond. Pour le reste, savoir lâcher prise, reporter, déléguer, s’entourer, renoncer parfois.
- Qui vous inspire ?
Je n’ai pas de mentor. La vie est plurielle, j’aime m’entourer de personnes qui m’inspirent et me font avancer au-delà de mes zones de confort sur des terrains nouveaux, inexplorés.
- En tant que femme, avez-vous rencontré des obstacles durant votre carrière ?
Je dois avouer que non ! J’ai eu la chance de pouvoir évoluer depuis plus de 20 ans au sein du groupe BNP Paribas en y exerçant une diversité de métiers dans des contextes très différents. Évidemment, une carrière n’est jamais linéaire, j’ai eu des temps professionnels moins « galvanisants » que d’autres, mais ceux-ci ont été des leviers pour me remettre en cause et savoir ce qui me motivait réellement pour aborder l’étape suivante et tracer mon chemin.
- À vos yeux, quel est le point essentiel à améliorer dans l’égalité professionnelle hommes/femmes ?
Ne pas faire de différence !
- Quel conseil donneriez-vous aux femmes qui veulent gravir les échelons ?
Au-delà de vouloir gravir les échelons, ce qui ne doit pas être une fin en soi pour moi, il me semble essentiel de se réaliser et de s’épanouir dans son activité professionnelle. Être soi-même et oser.
Trophée de la femme commerciale et Trophée des internautes
Hélène Duvivier : directrice régionale, en charge du développement commercial pour la région Sud-Est chez Ace Europe
Un jour viendra où cette question sera posée également à un homme ! Ce que je voudrais surtout souligner, c’est la nécessité pour nous les femmes de sortir de la culpabilisation à ce sujet. Que nous ayons le sens des responsabilités est un atout, nos entreprises l’ont bien compris, mais il faut savoir admettre que nous ne sommes pas responsables de tout !
- Quel est votre « petit truc » pour mener de front, vie pro et vie perso ?
Sur le front « vie pro », Il y en a plusieurs : la journaliste Elise Lucet, avec son sourire obstiné, par exemple. Sur le front « vie perso », j’ai une grande admiration pour Pierre Rabhi, le jardinier écrivain, inventeur du concept de sobriété heureuse, mais surtout ne le dites à personne pour ne pas que cela ressorte à l’occasion de ma prochaine négociation salariale !!!
- Qui vous inspire ?
Je pense qu’être une femme a plutôt été un atout. Etre la première ingénieure préventionniste faisait qu’on ne m’oubliait pas. Plus tard m’est arrivé un jour d’être « prise au piège » par un client transporteur qui n’osait pas négocier avec une femme, donc disait oui à toutes mes demandes, lesquelles avaient anticipé une dure négociation. Après mon départ, remis de ses émotions, le client est retombé sur terre et lucidement m’envoyé sa lettre de résiliation ! Aujourd’hui quand dans une assemblée très masculine transparaît une pointe de machisme je ne manque pas de le leur signaler, toujours avec humour.
- En tant que femme, avez-vous rencontré des obstacles durant votre carrière ?
Françoise Giroud a dit : «Il y aura égalité entre les hommes et les femmes, le jour où on nommera des femmes incompétentes à des postes de responsabilité.» Je vous rassure, telle n’est pas mon ambition !!! Plus sérieusement, je trouve que le monde professionnel évolue rapidement et apprécie de plus en plus les qualités spécifiquement féminines telles que le sens des responsabilités, de la négociation et le pragmatisme. Mon entreprise, Ace, l’a bien compris et la part des femmes dans le management jusqu’au plus haut niveau y est particulièrement importante
- A vos yeux, quel est le point essentiel à améliorer dans l’égalité professionnelle hommes/femmes?
Ne pas singer les hommes dans leur relation avec le pouvoir, mettre à profit ses qualités féminines et avoir confiance en ses capacités. Enfin, savoir cultiver ses réseaux sans calcul et avec générosité.
- Quel conseil donneriez-vous aux femmes qui veulent gravir les échelons ?
Trophée de la femme actuaire
Ecaterina Nisipasu : responsable du département modélisation actuarielle chez Scor
Trouver le bon équilibre entre la vie professionnelle et celle personnelle est probablement la partie la plus complexe et délicate à gérer lors de projets de longue durée demandant une forte implication professionnelle. Il est clair que le temps qu’on peut consacrer à ses proches est très contracté, il est alors essentiel de profiter pleinement des quelques moments que nous avons ensemble. Personnellement j’essaye d’appliquer ce principe autant que possible et n’aborde que très rarement de sujets liés à mon travail. Ceci me permet également de « faire un break » par rapports aux différents sujets et problématiques traités dans la journée et concentrer mon attention sur des sujets totalement différents
- Quel est votre « petit truc » pour mener de front, vie pro et vie perso ?
J’ai une profonde admiration pour ma mère qui nous a malheureusement quittés lorsque j’avais 18 ans. Sa force de caractère et son professionnalisme, reconnus dans son milieu professionnel, ont toujours été un exemple pour moi et m’ont guidé tout le long de ma carrière. J’ai également eu l’honneur de travailler avec Jean-Luc Besson que je considère comme mon mentor et qui a eu l’amabilité d’accepter d’être mon sponsor pour ce trophée. Ses conseils avisés et son soutien sur les différents projets que j’ai menés ont été très précieux et m’ont aidée à garder le cap.
- Qui vous inspire ?
- En tant que femme, avez-vous rencontré des obstacles durant votre carrière ?
J’ai eu plusieurs challenges dans ma vie professionnelle mais je n’ai jamais ressenti la présence d’obstacles en tant que femme précisément.
- A vos yeux, quel est le point essentiel à améliorer dans l’égalité professionnelle hommes/femmes?
Je suis très heureuse de voir qu’aujourd’hui des métiers qui étaient considérés avant comme étant réservés aux hommes (comme par exemple pilote de chasse) sont exercés par des femmes. N’oublions pas qu’il n’y a pas si longtemps, les femmes passionnées par les sciences devaient se cacher pour pouvoir étudier ou faire des recherches dans ces domaines. Elles devaient même parfois emprunter des noms d’hommes pour pourvoir publier leurs travaux. Ceci montre bien que notre société a évolué à grands pas ces dernières décennies. Comme mentionné, je n’ai pas ressenti moi-même les effets de l’inégalité hommes/femmes mais les différentes études montrent que des inégalités existent encore. Par exemple celles qui sont mises en avant dans la plupart des études, correspondant aux différences salariales ou encore la présence de femmes dans les conseils des entreprises, sujet sur lesquels des efforts sont encore nécessaires très probablement.
- Quel conseil donneriez-vous aux femmes qui veulent gravir les échelons ?
Etre soi-même et croire en son potentiel. Je ne suis pas sûre que cette attitude est uniquement adressée aux femmes mais elle est probablement plus prononcée lorsqu’une femme évolue dans un milieu majoritairement masculin.
Trophée de la femme risk manager (ex æquo)
Marie Grison : directrice des risques de CNP Assurances
- Quel est votre « petit truc » pour mener de front vie pro et vie perso ?
Organiser, prévoir et s’adapter. Je n’ai aucun truc, je fais au mieux, comme tout le monde je crois.
- Qui vous inspire ?
Beaucoup de personnes m’inspirent et j’essaie d’apprendre au contact des autres car j’ai la chance de travailler avec des gens de grand talent.
- En tant que femme, avez-vous rencontré des obstacles durant votre carrière ?
Pas vraiment. J’ai eu la chance de rencontrer à plusieurs reprises des hommes qui m’ont fait confiance et m’ont donné ma chance.
- À vos yeux, quel est le point essentiel à améliorer dans l’égalité professionnelle hommes/femmes ?
La présence des femmes dans les postes de direction. Cela contribue à l’équilibre général et modifie profondément le regard de l’ensemble des collaborateurs.
- Quel conseil donneriez-vous aux femmes qui veulent gravir les échelons ?
Rester soi-même.
Trophée de la femme risk manager (ex æquo)
Laurence Delaire : directeur assurances groupe d’Engie
- Quel est votre « petit truc » pour mener de front vie pro et vie perso ?
Une bonne organisation et une connexion à distance. Les enfants et la vie privée sont des éléments essentiels dans ma carrière professionnelle où, même s’il est parfois compliqué, voire épuisant, de mener les deux de front, ils constituent un repère et permettent de prendre le recul nécessaire.
- En tant que femme, avez-vous rencontré des obstacles durant votre carrière ?
J’ai commencé ma carrière dans un univers professionnel d’ingénieurs, très masculin mais je ne pense pas avoir souffert d’être une femme, je crois même, au contraire, qu’à certains moments, cela a pu constituer un avantage, en créant la différence.
- À vos yeux, quel est le point essentiel à améliorer dans l’égalité professionnelle hommes/femmes ?
La rémunération.
Trophée de la femme internationale
Anaar Kara : directrice Recherche et Développement de PlaNet Guarantee
La vie personnelle et la vie professionnelle sont aussi compliquées l’une que l’autre et sont toujours un combat. il n’y pas d’un côté une vie personnelle qui est apaisée et de l’autre une vie professionnelle qui est compliquée ou l’inverse, les deux vies sont une seule et même vie et sont basées sur les mêmes exigences et les mêmes rigueurs. Je n’ai pas de ‘petit truc’ sauf celui comme vous toutes de toujours se lever pour se battre et de toujours espérer.
Quel est votre « petit truc » pour mener de front, vie pro et vie perso ?
Comme ce prix récompense les femmes, je dois dire que la personne qui m’a le plus inspiré, c’est ma mère. Elle est née en Afrique de l’est et à l’âge de 17 ans elle a quitté l’Afrique pour s’installer toute seule en Angleterre pour faire ses études supérieures. À une époque où très peu de femmes poursuivaient des études supérieures, encore moins des femmes d’origines indiennes, maman a fait des études de médecine dentaire. Elle a toujours encouragé ma grande sœur (qui d’ailleurs est maintenant médecin) et moi de poursuivre nos études et nos rêves. Ma mère est très fière et contente de me voir nominée pour ce prix et de cela je vous remercie infiniment…Comme mentor, je rajoute François-Xavier Albouy, vice-président de PlaNet Guarantee, qui est d’ailleurs un de mes parrain pour ce prix. Pour un homme, il est étonnamment brillant ;)
- Qui vous inspire ?
En tant que femme, il est plus difficile de se faire entendre et respecter. Surmonter ces obstacles a été difficile, et continue de l’être, mais l’obstacle et les contraintes créent de la valeur and le travail acharné finit toujours par payer. Le chocolat, les amis et cette merveilleuse association Pluri’elle sont aussi des soutiens immédiats et efficaces!
- En tant que femme, avez-vous rencontré des obstacles durant votre carrière ?
Même niveau de responsabilités pour une même rémunération. Selon l’ONU, l’égalité salariale sera atteinte en 2028… J’espère qu’avec Pluri’elle on va accélérer cette échéance, avant ma retraite !
- A vos yeux, quel est le point essentiel à améliorer dans l’égalité professionnelle hommes/femmes?
De ne jamais se décourager. De ne pas écouter les nombreuses personnes qui vont essayer de vous rabaisser ou de prendre vos idées. Réaliser ses objectifs peut être d’avantage difficile pour une femme mais tout le monde a des difficultés dans la vie, ce n’est pas une raison pour arrêter de se battre. Les femmes ne sont pas des petits soldats en plus, elles n’ont pas à gravir des échelons. Elles sont déjà en haut de l’échelle ! Elles ont à imposer au monde leur vision.
- Quel conseil donneriez-vous aux femmes qui veulent gravir les échelons ?
Les membres du jury de l’édition 2015
1. Mikaël Maslé (Roam) et Corinne Trocellier (Scor)
2. Brigitte Cachon (Financi’Elles)
3. Michèle Ménart (Vox Femina), présidente de jury
4. Jérôme Sallard (club HEC Alumni) et Charlotte Guy Duquesne (Allianz)
5. Éric Vaudaine (Generali)
6. Sofia Lopes (Crédit agricole) et Raïa Faby (Pluri’Elle)
7. Pauline Bernard (BNP Paribas)
8. Marianne Binst (Parité Assurance)
9. Claude Chassain (Actu’elles)
10. François Malan (Amrae), président de jury
11. Marie-Christine Gabillaud-Wolf (AFMD)
12. Isabelle Ortolani (CNP Assurances)
13. Kadidja Sinz (XL Catlin)
14. Catherine Kerrevel (La Banque postale)
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